Vous croyez qu’il suffit de demander à une IA un verre de vin plein pour l’obtenir ? Je l’ai fait, sur toutes les plateformes possibles : aucune n’a osé remplir le verre à ras bord.
Tout a commencé par une simple curiosité : obtenir d’une IA l’image d’un verre de vin rempli à ras bord. Une requête simple, en apparence, mais qui s’est révélée bien plus révélatrice que prévu. J’ai lancé la demande sur plusieurs générateurs d’images… et à chaque fois, le résultat était le même : le verre n’était jamais vraiment rempli.
J’ai essayé d’être plus précis, d’utiliser des variantes, d’insister. Rien à faire : les IA semblaient déterminées à ne pas faire déborder le vin. À force, ça en devenait presque drôle. Et ce qui m’a le plus surpris, c’est que ces IA affichaient fièrement leur réponse, comme si elles avaient parfaitement compris ma demande.
Des IA trop sages pour remplir un verre
J’ai d’abord testé Dall·E, l’IA d’OpenAI, qui accompagne ChatGPT. Dès les premiers résultats, j’ai compris que j’allais devoir me montrer patient. Dall·E a affiché un verre élégant, un cadre parfait… mais un contenu à peine à mi-hauteur. J’ai reformulé, répété, ajusté les termes. Rien n’y faisait.
Gemini, l’outil de Google, a adopté la même posture. J’ai eu droit à de jolis rendus, toujours esthétiques, mais aucun ne remplissait le verre comme demandé. Pire : Gemini m’a répondu qu’il pensait avoir parfaitement respecté ma consigne. Deux IA, deux échecs. Et un constat : leur vision du vin semble formatée par une bienséance algorithmique.
Même les IA spécialisées dans l’image refusent de déborder
Je me suis dit que les IA généralistes étaient peut-être trop prudentes. Alors, j’ai testé les outils plus spécialisés comme Stable Diffusion, Ideogram.ai et Flux. Ces plateformes sont censées être plus libres dans la création visuelle. Pourtant, même là, impossible d’obtenir un verre vraiment plein.
À croire que ces IA sont entraînées sur des références strictement « socialement acceptables ». Peut-être n’ont-elles tout simplement jamais vu un verre plein à ras bord. Ou alors, elles refusent de générer des contenus qu’elles jugent « incorrects » dans un contexte culturel ou éthique.

Leonardo.ai et Recraft sauvent (un peu) l’honneur
C’est finalement Leonardo.ai qui s’est le plus approché de l’objectif. Après plusieurs essais, j’ai enfin vu un verre presque rempli, bien que toujours légèrement en dessous du bord. Une petite victoire. Mais là encore, il a fallu insister longuement, comme si l’IA luttait contre sa propre retenue.
Recraft, lui, a choisi une autre voie. L’IA a généré une image originale, avec du vin éclaboussant la table. Pas tout à fait ce que j’avais demandé, mais au moins, il y avait une tentative de rupture. De toutes les IA testées, c’est probablement celle qui a proposé la réponse la plus créative.
Et Grok, l’IA “anti-woke” d’Elon Musk ? Même combat
Je gardais Grok pour la fin, en pensant qu’elle allait enfin briser ce politiquement correct généralisé. Je me suis dit : « Voilà une IA différente, présentée comme indépendante, moins bridée, peut-être plus franche ». Résultat ? Exactement le même que les autres.
Grok m’a produit un verre raisonnable, mesuré, élégant… mais surtout, pas rempli. Là où je m’attendais à une réaction provocante, j’ai trouvé un conformisme caché sous un discours de liberté. Même les IA censées ne pas suivre les règles, au fond, semblent s’y soumettre sans discussion.

Un verre pas trop plein… mais un message débordant
À la fin de cette expérience, je n’ai toujours pas mon verre de vin à ras bord. Mais j’ai mieux compris la logique invisible derrière les IA génératives. Elles semblent obéir à un équilibre entre esthétique, normes sociales et prudence algorithmique. Même une requête aussi simple peut révéler leurs limites.
Et si, finalement, ce refus de remplir un verre était révélateur de notre époque ? Une époque où même les machines ne débordent plus. Pas question de franchir la ligne, pas même pour une goutte de vin de trop.
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