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Les universités ressortent les cahiers bleus contre l’IA aux examens

Les universités ressortent les cahiers bleus contre l’IA aux examens

Il y a quarante ans, il fallait une valise truquée pour tricher à un examen. Aujourd’hui, une simple requête à ChatGPT peut suffire pour générer un devoir entier et bien rédigé, en quelques secondes. Pour endiguer cette dérive, plusieurs universités américaines ont remis au goût du jour un objet oublié mais redoutablement efficace : le cahier bleu.

La tentation est grande pour les étudiants surmenés ou en manque d’inspiration. D’après une enquête récente, 99 % des étudiants utilisent des outils d’IA dans leur vie universitaire. Un tiers d’entre eux s’en servent chaque jour. Certains pour s’organiser ou gagner du temps. D’autres pour bypasser les efforts, en se reposant entièrement sur l’IA pour produire dissertations, résumés et devoirs complexes.

Arthur Spirlin, professeur à Princeton, n’est pas contre l’utilisation de ces outils. “Les étudiants seront plus efficaces et mieux préparés pour le monde professionnel”, affirme-t-il. Mais quand il s’agit d’évaluer leurs compétences, laisser ChatGPT faire le travail fausse tout le système.

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Fin des devoirs maison pour de nombreux enseignants

Dans plusieurs établissements, les enseignants ont cessé de donner des exercices à faire chez soi. Stan Oklobdzija, professeur à l’Université Tulane, l’explique sans détour : “C’est comme aller à la salle de sport et demander à des robots de soulever les poids à votre place.” De ce fait, comment juger la progression réelle des étudiants ? Comment faire confiance aux copies rendues, parfois générées en une minute par un chatbot ?

Le constat est clair : il fallait une solution simple, fiable et immédiatement applicable. Pas un logiciel, pas une alerte anti-IA, mais un objet en papier qui fait son grand retour.

Le retour des cahiers bleus

Le remède tient dans quelques feuilles agrafées : le “cahier bleu”, utilisé depuis des décennies dans les universités américaines. Abandonné peu à peu avec la numérisation des examens, il connaît une renaissance spectaculaire. Certaines entreprises rapportent une hausse de 80 % des ventes depuis deux ans.

Pourquoi un tel succès ? Parce que ces cahiers permettent des examens sans clavier ni connexion, directement en salle. Impossible de copier-coller une réponse ou d’interroger discrètement une IA.

La méthode fonctionne, mais elle n’est pas sans inconvénient. Les étudiants ont perdu l’habitude d’écrire à la main. Résultat : une écriture souvent brouillonne, difficile à déchiffrer, voire incompréhensible dans certains cas.

Un enseignant a tenté une autre approche : maintenir les examens sur ordinateur, en misant sur l’honnêteté des élèves. Un pari rapidement perdu. Un assistant a surpris un étudiant utilisant ChatGPT pendant l’épreuve. Retour immédiat des cahiers bleus. Depuis, personne ne remet le protocole en question.

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La fin de la triche facile ?

L’idée semble presque trop évidente : un support analogique pour contrer une triche numérique. Pourtant, elle s’avère terriblement efficace et pourrait bien s’imposer à nouveau comme norme. À l’heure où l’IA brouille les frontières entre effort et automatisation, l’école renoue avec le papier. Et chaque mot écrit à la main reprend un peu de sa valeur.

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