Meta poursuit son ambitieuse course à l’intelligence artificielle avec une nouvelle génération de modèles baptisée Llama 4. Conçus pour répondre de manière plus équilibrée à des sujets complexes, ces modèles incarnent une évolution stratégique. En assumant une prise de position plus nuancée sur les questions controversées, Meta se positionne face à ses concurrents dans la bataille des IA conversationnelles.
Llama 4 ose répondre là où Llama 3 se taisait
Avec Llama 4, Meta promet un modèle moins frileux et plus transparent sur les sujets délicats. Effectivement, alors que Llama 3.3 refusait de répondre à 7 % des questions sociales ou politiques, la version Llama 4 n’en rejette que 2 %. Ce changement d’approche vise à répondre aux critiques récurrentes sur la censure excessive des modèles IA. Ainsi, Meta assure vouloir proposer une IA qui répond mieux aux attentes des utilisateurs, sans fuir les sujets controversés.
Trois nouveaux modèles pour un meilleur équilibre des réponses
Meta a dévoilé trois versions distinctes : Llama 4 Scout, Llama 4 Maverick et Llama 4 Behemoth. Les deux premiers sont déjà accessibles, tandis que Behemoth reste en cours d’entraînement. D’après Meta, ce dernier serait leur LLM le plus puissant jamais conçu, capable de rivaliser avec les meilleures IA mondiales. Tous les modèles sont multimodaux, c’est-à-dire qu’ils peuvent traiter non seulement du texte, mais aussi de l’image, de l’audio et même de la vidéo. Cela leur confère une polyvalence nouvelle, idéale pour des applications complexes.
Des réponses plus équilibrées pour éviter les biais perçus
Meta insiste : Llama 4 est conçu pour réduire les biais politiques dans les réponses, un sujet de débat majeur. Alors que de nombreux chatbots ont été accusés de pencher idéologiquement à gauche, Meta affirme vouloir créer un système capable de représenter les deux côtés d’un débat sensible. Sur des sujets testés, seuls 1 % ont produit une réponse déséquilibrée. Cela rapproche les performances de Llama de Grok, l’IA développée par xAI (l’entreprise d’Elon Musk), tout en surpassant Llama 3.
L’IA à poids ouvert, entre liberté et contrôle
Contrairement aux modèles propriétaires fermés, Llama 4 est « à poids ouvert», une approche hybride. Elle permet aux développeurs d’accéder aux poids pré-entraînés, mais sans dévoiler entièrement les données ni l’architecture. Ainsi, Meta offre plus de liberté aux entreprises qui veulent personnaliser leurs propres assistants IA, tout en conservant un certain contrôle. Cette stratégie vise à concurrencer les modèles open source tout en maintenant une exigence de sécurité.
Meta veut imposer Llama comme norme mondiale
Avec déjà 600 millions d’utilisateurs mensuels sur Meta AI fin 2023, Mark Zuckerberg vise le milliard cette année. Le chatbot est intégré aux applications phares du groupe : Facebook, Instagram et WhatsApp. Pour soutenir cette ambition, Meta prévoit d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars dans ses projets IA en 2024. Ce pari sur l’intelligence artificielle fait de Llama non seulement un outil technologique, mais aussi un pilier stratégique dans la vision long terme de Meta.
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