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Analyse de l’IA Act par Jérôme Valat, CEO de Cleyrop

La récente adoption de l’IA Act par la Commission européenne soulève des débats intenses sur son efficacité et ses conséquences pour l’innovation en Europe. Jérôme Valat, directeur général et co-fondateur de Cleyrop, exprime son point de vue critique sur cette nouvelle législation.

Une réglementation controversée

En mars, l’Union européenne a annoncé l’élaboration d’une nouvelle législation basée sur les risques, l’IA Act Elle vise à réglementer le développement, l’utilisation et les applications de l’ (IA) dans l’UE. Adoptée par la Commission européenne en mai, cette loi est désormais officiellement en vigueur.

Jérôme Valat, DG et co-fondateur de Cleyrop, acteur français spécialisé dans la donnée et l’IA, propose une critique de cette législation. Selon lui, « Pour résumer, d’une part, on se trompe de nouveau de combat et d’autre part, nous tentons de réguler les monstres que nous avons laissés prospérer. La Commission européenne n’a eu de cesse d’offrir le marché européen digital aux Américains, y compris même contre les décisions des tribunaux de la CJUE. »

Les conséquences sur l’innovation européenne

Valat souligne que l’IA Act pourrait freiner l’innovation en Europe sans résoudre les véritables problèmes. Il déclare : « L’IA Act est un texte compromis, mal ficelé, qui limitera en effet une partie de l’innovation européenne mais surtout ne réglera rien des problèmes à venir. À noter que malgré les menaces de , ces derniers modèles sont disponibles en Europe. »

Pour Valat, cette législation ne fait que masquer les difficultés plus profondes auxquelles l’Europe est confrontée dans le domaine de l’IA. Il ajoute : « Nous serons bientôt avec un marché de l’IA entièrement américain. Les éditeurs de modèle sont US (sauf , mais pas pour longtemps). Et pire encore, le nerf de la guerre de l’IA, c’est aussi les GPU, les processeurs offrant la puissance nécessaire à l’IA. Un acteur est quasi monopolistique : , américain bien sûr. Et l’Europe brille par son silence sur le sujet. »

Une perspective politique

Selon Valat, l’IA Act est avant tout un geste politique de la Commission européenne pour prétendre qu’elle agit face aux défis de l’IA. « Bref, l’IA Act est un texte politique qui servira à la Commission européenne à prétendre qu’elle a fait le nécessaire mais qui loupe l’essentiel. Du classique en somme. »

L’opinion de Valat reflète une inquiétude croissante parmi les acteurs européens de l’IA et de la concernant la domination américaine dans ce secteur. La législation européenne, bien que nécessaire pour assurer la sécurité et la confiance dans les systèmes d’IA, doit également encourager l’innovation locale et réduire la dépendance vis-à-vis des technologies étrangères.

La critique de Valat souligne l’importance de repenser la stratégie européenne en matière d’IA. Il appelle à une approche plus équilibrée qui ne se contente pas de réguler, mais qui soutient également le développement d’une infrastructure technologique solide en Europe. Cela inclut des investissements dans les processeurs et les GPU, essentiels pour l’IA, ainsi que dans les entreprises locales de technologie et de données.

Article basé sur un  reçu par la rédaction.

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