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Vous ne verrez plus vos photos Ghibli de la même façon après ceci

Image style Ghibli ChatGPT

Vous adorez voir vos photos transformées en scènes façon Ghibli ? Vous risquez d’y réfléchir à deux fois. Derrière ces images féériques générées par ChatGPT, des questions brûlantes secouent artistes, juristes et fans.

Depuis fin mars, ChatGPT transforme des clichés personnels en images dignes des films d’animation japonais les plus célèbres. Ce succès repose sur une nouvelle fonctionnalité, basée sur le modèle GPT-4o, capable de générer des visuels réalistes. Très vite, les internautes ont détourné l’outil pour créer des images dans le style de séries connues. Mais un univers s’est imposé au-dessus des autres : celui du Studio Ghibli.

C’est un ingénieur de Seattle, Grant Slatton, qui a déclenché la tendance en publiant une image retouchée. Sa photo de famille, modifiée dans le style de Mon voisin Totoro ou Le Voyage de Chihiro, a été vue plus de 45 millions de fois. Depuis, les réseaux sociaux sont inondés de visuels « Ghibli » générés à la chaîne. Quelques mots suffisent pour que ChatGPT transforme un visage réel en avatar poétique.

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Une contagion virale

Politiques, médias et influenceurs ont largement surfé sur cette mode graphique. La Maison Blanche a partagé une scène stylisée en Ghibli montrant la photo d’une femme arrêtée par un agent d’immigration. En France, plusieurs personnalités ont relayé ces visuels, dont Emmanuel Macron, Manon Aubry ou Gabriel Attal. Même l’animateur Arthur s’est enthousiasmé pour ces « résultats complètement dingues » sur LinkedIn.

Face à l’afflux de requêtes, Sam Altman, patron d’OpenAI, a reconnu une saturation des serveurs. Il a annoncé que des restrictions allaient être mises en place pour gérer la charge. ChatGPT, pourtant conçu pour générer des contenus divers, semble aujourd’hui surtout mobilisé pour créer du faux Ghibli.

Un hommage maladroit ou une appropriation technologique ?

Sous les publications, les critiques se sont multipliées. Elles dénoncent une forme d’irrespect envers Hayao Miyazaki. Des internautes ont rappelé que le réalisateur avait exprimé son rejet de l’animation artificielle. Dans un documentaire de 2016, il parlait de « dégout » et d’« insulte à la vie même ». Ses propos, initialement adressés à une autre technologie, résonnent pourtant dans ce nouveau contexte.

Les images générées par IA réduisent souvent un style artistique à quelques traits reconnaissables. Pour les fans du studio japonais, cette simplification sonne creux, voire réductrice. Le silence du Studio Ghibli depuis le début de la tendance entretient aussi l’ambiguïté de cette appropriation.

La légalité des styles et le flou des droits d’auteur

OpenAI affirme empêcher la création de contenus inspirés d’artistes vivants. Toutefois, elle admet autoriser les requêtes visant le style d’un studio. Techniquement, un style n’est pas protégé juridiquement, mais comment ChatGPT l’a-t-il appris sans images originales ? Cette question alimente les inquiétudes concernant la légalité des bases d’entraînement utilisées.

De nombreux artistes dénoncent un modèle économique qui dilue la valeur de leur travail. Certains estiment que cette prétendue « démocratisation artistique » sert surtout des plateformes sans rémunérer les créateurs. L’actrice Zelda Williams et le dessinateur Boulet ont, par exemple, exprimé leur désaccord très fermement.

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Les IA génératives consomment d’énormes ressources pour fonctionner, bien au-delà d’une simple image partagée. Le coût environnemental, combiné au flou juridique, fait de cette tendance un sujet sensible. Enfin, les internautes ont peut-être oublié un détail : leurs photos, une fois transmises, alimentent à leur tour l’entraînement de l’IA.

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