Epic Systems, une société électronique de soins de santé aux États-Unis affirme pouvoir identifier une maladie mortelle grâce à son algorithme.
En identifiant les signes d’une septicémie, elle se propose de résoudre un problème majeur dans les hôpitaux. Pourtant, une étude a démontré que le système n’est pas aussi efficace que ça.
Un algorithme échoue dans sa mission de prédire une maladie mortelle
Une septicémie, ou sepsis, est l’une des principales causes de la mort dans les hôpitaux. Il s’agit d’une complication au niveau des infections, conduisant à la défaillance de certains organes. C’est une maladie difficile à détecter, mais plus vite un patient reçoit le bon traitement, plus il a une chance de survivre.
La compagnie américaine Epic Systems a déployé un algorithme qui serait capable d’identifier les signes du sepsis. Avec d’autres outils d’avertissement automatisés, il analyse les résultats de tests des patients pour signaler la possibilité qu’il développe la maladie. Epic Sytems affirme que ce système permet de différencier correctement un patient atteint ou non d’une septicémie, 76 % du temps. Environ un quart des hôpitaux aux États-Unis utilisent les données de santé d’Epic, et des centaines ont adopté cet outil prédictif.
Pourtant, une étude menée par Karandeep Singh, de l’Université du Michigan, démontre que ce système est chancelant. D’après cette étude, le système est efficace à seulement 63 % du temps. Elle s’est basée sur environ 40 000 dossiers d’hospitalisations du centre de santé Michigan Medicine. 2 552 de ces dossiers étaient des cas de septicémie. Le logiciel d’Epic serait passé à côté de 1 709 de ces cas. Par ailleurs, seulement 7 % des cas identifiés ont été manqués par un médecin. L’étude a également montré un taux élevé de faux positifs.
Nouveaux systèmes médicaux défaillants
Selon Singh, une partie du problème correspond à la manière dont le logiciel a été développé. Dans la plupart des cas, l’algorithme diagnostique la maladie mortelle à partir du moment où le médecin facture les soins et pas avant. Autrement dit, le médecin soupçonne déjà un cas suspect, et le système ne fait que le confirmer.
Ce n’est pas la première fois que les dispositifs technologiques rencontrent des problèmes dans le cadre de la médecine. D’autres solutions de santé sont par exemple sujettes de racisme contre les patients noirs, ou les femmes. Certes, la technologie peut aider à faire avancer les recherches médicales, mais il faudrait plus de transparence et de contrôle pour qu’elle soit vraiment efficace.
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