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AI Act : Amnesty International redoute des violations des droits humains

L’Union européenne a franchi une étape majeure le 2 février 2024 avec l’adoption unanime de l’AI Act, fruit de longues négociations. Cette nouvelle réglementation vise à encadrer l’. Cependant, Amnesty International a exprimé ses craintes concernant ce texte. Cette organisation de défense des droits de l’homme s’inquiète notamment que l’IA soit utilisée à des fins contraires au respect des droits de l’homme.

Exportation non interdite des IA européennes, un risque pour les droits humains

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Amnesty International s’alarme du manque de restrictions sur l’exportation de systèmes d’IA développés en Europe. L’organisation craint que certains pays n’utilisent ces technologies pour violer les droits humains.

La Chine est l’un des pays préoccupants avec des exemples concrets. En effet, des entreprises européennes ont déjà exporté vers ce pays des systèmes de surveillance numérique. Mher Hakobyan, expert en IA chez Amnesty International, explique que Pékin les a utilisés pour mettre en place une surveillance de masse de la minorité musulmane ouïgoure, entre autres.

Ainsi, selon cet expert, si l’Europe ne régule pas ses exportations, il est à craindre que la Chine et certains pays utilisent les outils d’IA européens à des fins contraires à l’éthique et au détriment des droits humains.

Un énorme progrès entaché d’un recul

L’adoption de l’AI Act par l’Union européenne constitue une avancée historique dans la réglementation de l’intelligence artificielle, ce qui est une très bonne chose. Cependant, selon Amnesty International, l’absence de restrictions sur l’exportation des technologies d’IA européennes vers certains pays ternit ce succès et soulève des inquiétudes.

Initialement, le Parlement européen s’était prononcé en faveur de l’interdiction d’exporter toute d’intelligence artificielle prohibée dans l’UE. Cette mesure visait à garantir que les innovations européennes ne contribuent pas à des violations des droits humains dans d’autres pays.

Cependant, cette proposition a été abandonnée dans la version finale de l’AI Act. Amnesty International s’indigne de ce recul, y voyant un manquement à la fois du Parlement et des législateurs européens. Cette suppression du texte initial montre un défaut de priorisation des droits humains, relégués au second plan derrière des intérêts économiques.

Vers une réglementation historique, mais des obstacles subsistent

Les 27 pays membres de l’UE ont franchi une étape historique vers une IA responsable. Après des réticences initiales, la France et quelques autres pays ont finalement adopté la loi après avoir obtenu quelques concessions, notamment pour les startups IA.

Cependant, le chemin vers une réglementation complète n’est pas encore achevé. Le texte doit encore passer par le vote des législateurs européens le 13 février. Ensuite, sa ratification par le Parlement européen en avril ou en mars actera son entrée en vigueur.

Des voix critiques, comme celles d’Amnesty International, s’élèvent pour souligner les lacunes du texte. Si certains législateurs partagent les inquiétudes de l’organisation, ils pourraient ralentir le processus et relancer les négociations pour renforcer la protection des droits humains.

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