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AI Expert | Loïck BOURDOIS (Data Scientist NLP)

Dans le cadre de notre dossier « Visionnaires de l’I. A : Comment l’intelligence artificielle façonne le monde de demain », Loïck BOURDOIS nous partage son expertise sur les avancées de l’année passée et les défis majeurs à venir dans le domaine de l’I.A.

Pouvez-vous vous présenter à lecteurs ?

Je suis data scientist depuis 5 ans et demi, avec notamment une appétence pour le traitement du langage naturel (NLP). Après une expérience de recherche à l’INSERM, je travaille à présent au CATIE, un centre de transfert technologique créée à l’initiative de la région Nouvelle-Aquitaine pour faire le lien entre les laboratoires de recherches et les entreprises. Sur mon temps personnel, je tiens un blog de vulgarisation et suis membre du programme « Fellows ».

Quelles sont les dernières avancées et innovations dans le domaine de l’IA qui ont retenu votre attention récemment ?

DeepSeek-V3 de la société chinoise éponyme, montre qu’il est possible d’entraîner des modèles très performants avec des moyens limités (5 millions de dollars tout de même). Le tout de manière open-source. Il ne s’agit pas d’une avancée ou d’une innovation, mais le départ d’Alec Radford d’, auteur principal des -1 et 2, est probablement l’information la plus importante de ces dernières semaines.

Quels secteurs ont le plus bénéficié de l’intégration de l’IA ?

Ceux qui ont su voir son intérêt dès 2012 quand les réseaux de neurones ont fait preuve de leur efficacité lors du défi ILSVRC. On peut penser au secteur des transports avec les véhicules en eux-mêmes, mais aussi l’optimisation des trajets. Les téléphones portables sont sûrement les outils qui ont fait preuve de la plus grande intégration (traducteur , assistant vocaux, retouche d’images, etc.). Enfin, de nombreux secteurs utilisent aujourd’hui des systèmes de recommandation (plateformes de , sites d’e-commerce, réseaux sociaux, etc.).

Comment voyez-vous l’avenir de l’IA et son impact sur la société ?

Concernant l’avenir du domaine, il est difficile de se prononcer puisqu’il évolue très rapidement. Il faudra néanmoins innover pour obtenir de nouvelles avancées, car les passages à l’échelle (que ce soit en termes de puissance de calcul ou de données disponibles) des architectures actuelles ne sont pas satisfaisants. Au sujet de l’impact sociétal, l’IA est utilisée depuis plusieurs années et continuera à l’être. C’est un outil technologique de plus, qui comme les précédents, peut servir des desseins positifs ou négatifs. C’est au politique d’aiguiller son usage vers un chemin souhaité par la société. Le rapport Villani de 2018 mettait l’accent sur la nécessité de s’intéresser à l’ de l’IA dans la santé, l’agriculture ou encore l’éducation. Cela serait un bon début.

Quel est votre avis sur l’impact qu’à et aura l’IA sur l’emploi en France ?

Je ne suis absolument pas compétent pour m’exprimer sur ce sujet. Les travaux du LaborIA créé par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités avec l’Inria sont probablement plus pertinents que mon avis.

Quels sont les principaux défis éthiques liés à l’IA et comment les abordez-vous dans votre travail ?

Ils se posent principalement lors de la conception du modèle puis lors de son usage. Avec en tête l’idée que l’usage détermine la conception. Il est important d’intégrer l’IA de manière proportionnée et en définissant un objectif clair. Lors de la phase de collecte des données, il faut respecter la réglementation et constituer une base de données de qualité en s’interrogeant notamment sur de possibles biais si l’algorithme final porte sur des humains. Lors de la phase d’entraînement, de faire l’objet d’une attention particulière afin de parvenir à un traitement fiable et robuste. Lors de la mise en production, il est essentiel de garantir la qualité et la transparence du système au cours de son utilisation ainsi que de veiller à empêcher les failles et attaques. Le travail conjoint avec un utilisateur final doit permettre d’itérer vers une solution lui convenant.

Quelles sont, selon vous, les opportunités et les défis futurs pour les experts en IA, notamment en ce qui concerne l’évolution de la et de la réglementation ?

La technologie progresse à un rythme effréné, ce qui oblige à se tenir informé des avancées et de se former en continu. C’est à la fois un défi, mais aussi une énorme opportunité de progresser, car stimulant. Dans la même logique, la réglementation comme l’AI Acte européen imposé un cadre qui peut selon comment on l’aborde être restrictif ou au contraire pousser à l’innovation.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans une carrière dans l’IA ?

Pour savoir concevoir des modèles, il me paraît essentiel d’avoir une formation en probabilités/statistiques (elle peut être en mathématiques ou en physique) ainsi qu’en informatique pour savoir coder. L’anglais est aussi important pour pouvoir lire les publications scientifiques et se tenir au courant des dernières avancées. Celles-ci étant de plus en plus nombreuses, il est illusoire de pouvoir tout maîtriser (vision, texte, audio, etc.). Je conseillerai donc également de se spécialiser dans un domaine.

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Pour savoir concevoir des modèles, il me paraît essentiel d’avoir une formation en probabilités/statistiques (elle peut être en mathématiques ou en physique) ainsi qu’en informatique pour savoir coder. L’anglais est aussi important pour pouvoir lire les publications scientifiques et se tenir au courant des dernières avancées. Celles-ci étant de plus en plus nombreuses, il est illusoire de pouvoir tout maîtriser (vision, texte, audio, etc.). Je conseillerai donc également de se spécialiser dans un domaine

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