Ça y est, c’est confirmé. La FTC ou la Federal Trade Commission déclare que la publication de critiques et d’avis générés par IA est désormais illégale. Après cette déclaration, la FTC dispose aujourd’hui l’autorité d’imposer des sanctions à tous ceux qui enfreignent ce règlement.
Le nouveau cadre réglementaire se veut en effet exhaustif et vise à empêcher les pratiques commerciales déloyales sous toutes leurs formes.
Parmi les comportements dorénavant prohibés figure l’utilisation de l’intelligence artificielle générative pour fabriquer des avis clients ou des critiques produits fictifs.
Quant aux sanctions, elles sont particulièrement sévères lorsque ces commentaires sont attribués à des personnes imaginaires. Ou encore lorsque les auteurs exagèrent délibérément leur expérience avec le produit concerné.
Mais de quel type de contenu s’agit-il exactement ?
Cette pratique est bien illustrée par le scandale qui a touché plusieurs grands médias. Notamment Sports Illustrated et le Miami Herald.
Ces publications avaient diffusé des articles d’analyse fournis par AdVon Commerce, une entreprise externe de contenu.
Selon les investigations menées par Futurism, ces textes étaient majoritairement produits par intelligence artificielle.
Plus troublant encore, ils étaient signés par des auteurs fictifs, avec des photos et des parcours professionnels inventés de toutes pièces pour leur donner une fausse légitimité dans leur domaine.
D’après le texte réglementaire de la FTC, il existerait plusieurs catégories de faux avis.
En particulier ceux attribués à des personnes inexistantes, notamment créés par intelligence artificielle. Mais aussi ceux rédigés par des individus n’ayant jamais utilisé le produit ou service en question. Ainsi que ceux où l’expérience utilisateur est présentée de manière mensongère ou exagérée.
Tout un arsenal pour lutter contre la désinformation et les faux avis IA
La FTC dispose à présent d’un arsenal élargi pour sanctionner diverses pratiques frauduleuses. À savoir l’achat d’avis factices, qu’ils soient élogieux ou critiques, l’acquisition d’abonnés artificiels sur les plateformes sociales. Ainsi que toute forme d’intimidation visant à empêcher les consommateurs de partager des retours négatifs.
Ces tactiques d’intimidation peuvent prendre différentes formes : procédures judiciaires abusives, messages intimidants, ou même menaces physiques.
La réglementation aborde également des pratiques plus subtiles. Elle proscrit notamment la sollicitation d’avis auprès de personnes ayant des liens non transparents avec le produit ou l’entreprise concernée.
Par ailleurs, elle condamne les sites web qui présentent des évaluations comme indépendantes. Cela alors qu’ils ont en réalité un intérêt financier dans les produits critiqués.
Quels partis sont visés par cette nouvelle règlementation concernant les avis générés par IA ?
La mesure vise particulièrement les plateformes qui masquent leurs relations commerciales derrière une apparence d’objectivité éditoriale.
On peut illustrer cette pratique en deux cas concrets. D’abord, imaginons un fabricant de pneumatiques qui gère secrètement un site d’évaluation de pneus sans révéler ses intérêts.
Un autre exemple parlant est celui d’AdVon Commerce et sa filiale Seller Rocket. Selon les révélations de Futurism, ce groupe intègre des produits sponsorisés dans les tests et analyses publiés par AdVon. Et cela sans informer les lecteurs de cette relation commerciale.
Dans son communiqué accompagnant cette nouvelle réglementation, Lina Khan, à la tête de la FTC, souligne le double préjudice causé par les faux avis.
Au-delà du préjudice direct pour les consommateurs qui gaspillent temps et argent, elle met en avant la distorsion du marché que ces pratiques engendrent. Ce qui a ensuite pénalisé les entreprises qui jouent le jeu de l’honnêteté face à leurs concurrents.
Alors à partir de maintenant, faites attention quand vous publier un avis sur un produit ou un article en ligne. Rédigez-le vous-même et évitez à tout prix l’IA.
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