L’intelligence artificielle ne cesse chaque jour d’étonner par sa puissance. Véritable innovation de rupture, elle est capable de réaliser un nombre impressionnant de tâches. L’IA peut créer des visages de plus en plus réalistes. Toutefois, le cerveau humain semble avoir la capacité de les distinguer des visages réels.
Une technologie à base de réseau antagoniste génératif
Vous êtes déjà sûrement tombé sur des visages synthétiques sur Internet, mais ne vous en êtes pas toujours rendu compte. Il y a quelques années, cela n’était pas le cas. La technologie ne permettait pas encore aux chercheurs de créer des visages qui imitent parfaitement ceux des humains. Les résultats étaient assez étranges et cela a créé chez ceux qui les observent une sensation de malaise, d’inconfort, voire de répulsion. C’est ce qu’on appelle « la vallée de l’étrange ». Avec les progrès technologiques, les chercheurs ont pu la traverser en créant des visages qui sont très réalistes.
Ceux-ci sont générés par des algorithmes d’intelligence artificielle basés sur le réseau antagoniste génératif. Concrètement, ce système comprend deux réseaux de neurones, des modèles informatiques, conçus selon les connexions des neurones du cerveau humain.
Pour créer des visages synthétiques plus vrais que nature, le premier réseau de neurones produit des images plausibles. En revanche, le second essaie de différencier les faux visages, générés par l’IA, et ceux qui sont réels. Grâce à cet apprentissage en boucle, le générateur acquiert progressivement la capacité de générer des images aux traits de plus en plus convaincants et beaucoup plus difficiles à distinguer.
Des visages avec plus de réalisme et plus dignes de confiance
Selon les résultats de diverses expériences récemment menées, les visages créés par des programmes d’intelligence artificielle sont aujourd’hui trompeurs en raison de leur réalisme. Même les observateurs les plus entraînés ont du mal à faire la différence entre les vrais et les faux. D’ailleurs, ils les considèrent comme plus dignes de confiance que les visages de certaines personnes réelles.
Des chercheurs ont par exemple réalisé une étude qui a consisté à présenter aux participants des visages synthétiques mélangés à de vrais visages. Ils n’ont réussi à les classer correctement que dans 48,2 % des cas. Cela s’explique peut-être par le fait que les visages générés par une IA sont généralement plus typiques que les visages naturels.
Une conscience « inconsciente » dans le cerveau de l’être humain
Une autre étude australienne portant toujours sur la distinction des visages réels des fausses images a mis en évidence une conscience « inconsciente » dans le cerveau humain. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont demandé aux participants de mettre des bonnets d’EEC ou d’électroencéphalographie. Ceux-ci sont équipés d’électrodes permettant de mesurer l’activité électrique de leur cerveau.
Les auteurs de l’étude ont constaté des variations dans l’activité cérébrale des participants selon qu’ils observent à l’écran une image vraie ou un visage synthétique. Un tel résultat suggère qu’il existe un décalage entre leur comportement et la perception de leur cerveau. En d’autres termes, leur cerveau reconnaît les différences entre les visages IA et réels, même s’ils ne les distinguent pas consciemment.
- Partager l'article :