ChatGPT, le robot conversationnel d’OpenAI reçoit plus de 1,5 milliard de requêtes par jour. Lors de la sortie de GPT-4, la dernière version en date du grand modèle de langage (LLM) sur lequel il s’appuie, il a subjugué pour son niveau impressionnant en termes de compréhension des demandes. Pourtant, ces quelques derniers jours, il est devenu une source de frustrations pour ses utilisateurs. Ces derniers n’hésitent pas à le qualifier de « paresseux » pour ses récents comportements.
Un problème en plus dans le contexte d’agitation chez OpenAI
Quelques semaines auparavant, le grand public a appris avec stupéfaction la mise à l’écart spectaculaire de Sam Altam, PDG d’OpenAI, avant sa réintégration surprise et rapide. À cet épisode vient s’ajouter le problème du ChatGPT « paresseux ». L’entreprise californienne croule sous les plaintes des utilisateurs en raison de la décroissance de l’utilité de son chatbot.
Plusieurs rapports font état de refus pur et simple d’exécuter des requêtes. Au mieux, le chatbot d’OpenAI fournit dans ses réponses un minimum d’efforts. Il n’apporte plus un code complet aux diverses demandes formulées, mais seulement un extrait. Puis, il fait preuve d’une réelle insolence en indiquant aux utilisateurs de terminer eux-mêmes les tâches.
Pour contourner ce problème et ainsi influencer le chatbot à fournir des réponses plus satisfaisantes, certains utilisateurs ont utilisé des invites émotionnelles. Celles-ci ressemblent à « respire profondément », « je te donnerai un pourboire », etc. Ces invites ont fait l’objet d’un grand nombre de partages sur les plateformes sociales.
L’optimisation des ressources au détriment de l’expérience utilisateur
Si ChatGPT a révolutionné le secteur de l’intelligence artificielle à son lancement, le modèle d’IA qui vient de souffler sa première bougie commence à accumuler les critiques. Pourtant, ce changement n’est pas si anodin qu’il n’y paraît pour les utilisateurs. En effet, ils soupçonnent OpenAI de prioriser l’efficacité aux réponses complètes avec pour objectif d’optimiser ses ressources.
Cette spéculation est alimentée par le besoin d’une puissance de calcul élevée pour formuler une réponse détaillée. Ce qui nécessite des ressources importantes et rend le procédé très onéreux pour l’entreprise basée à San Francisco. De ce fait, elle s’orienterait progressivement vers des solutions moins coûteuses, expliquant le comportement paresseux de ChatGPT. Toutefois, cela se fait au détriment de l’expérience utilisateur.
Une réponse laconique et des révélations inquiétantes sur Sam Altman
Pour tenter de calmer les esprits suite aux nombreux commentaires négatifs sur ChatGPT, OpenAI a réagi. Sa réponse sur X est plutôt brève et précise, affirmant que l’entreprise n’a procédé à aucune mise à jour de son chatbot depuis novembre. Le communiqué ajoute que ce changement à l’origine des désagréments n’est pas intentionnel.
we've heard all your feedback about GPT4 getting lazier! we haven't updated the model since Nov 11th, and this certainly isn't intentional. model behavior can be unpredictable, and we're looking into fixing it 🫡
— ChatGPT (@ChatGPTapp) December 8, 2023
Owen Campbell-Moore, chef de produit API d’OpenAI a annoncé qu’il s’agit d’un bug. Selon toujours OpenAI, l’imprévisibilité du comportement de son modèle d’IA pourrait s’expliquer par une tentative d’amélioration fondée sur des tests A/B en ligne. Cela n’empêche pas pour autant que son image est écornée.
De plus, la réintégration de Sam Altman a été suivie de révélations troublantes sur son comportement jugé toxique vis-à-vis des employés. Selon une enquête du Washington, plusieurs cadres de la start-up avaient fait part au Conseil d’administration des comportements psychologiquement abusifs de la part d’Altman avant son renvoi. Ces plaintes ont clairement pesé dans la balance lors de son licenciement par le Conseil d’administration.
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