Dévoilé fin novembre 2022 par OpenAI, ChatGPT a rapidement suscité un vif enthousiasme parmi les internautes. Il compte actuellement plus de 100 millions d’utilisateurs, dont de nombreux étudiants. Ces derniers ont avoué avoir eu recours à cette technologie novatrice dans la réalisation de leurs travaux universitaires. Même si cette pratique est réprimandée par les établissements, le contrôle de l’usage de l’IA demeure un défi complexe.
Un véritable coup de pouce pour les étudiants
D’après une enquête réalisée par Le Monde, plusieurs étudiants ont admis avoir sollicité l’aide du célèbre chatbot IA d’OpenAI dans la rédaction de leurs mémoires de recherche. Interrogé sur sa capacité à effectuer une telle mission, le robot conversationnel a décliné cette requête. Il indique qu’il ne peut pas s’acquitter de cette tâche afin de préserver l’intégrité académique. En revanche, il affirme avoir la capacité de prodiguer des conseils, de proposer des suggestions pertinentes et d’effectuer des corrections.
Cependant, une étudiante en master dans une école de communication a témoigné que ChatGPT a rédigé des sections entières de son mémoire. Elle ajoute que l’IA a enrichi son travail en lui présentant des perspectives de réflexion supplémentaires. Cet outil a aussi ajouté une conclusion à son devoir, introduisant un sujet de débat intéressant. Une autre étudiante, confrontée à la dyslexie et inscrite en sciences politiques, a également sollicité l’aide de ChatGPT pour reformuler ses écrits. Ce qui lui a permis d’obtenir une note de 16/20 pour son mémoire.
Une réalité indispensable dans le quotidien étudiant
Entre le 21 juin et le 15 août 2023, l’Institut Sphinx a mené une enquête portant sur cette intelligence artificielle qui prend d’assaut le domaine de l’enseignement. Les résultats ont été publiés début novembre. Ceux-ci révèlent que, plus de la moitié, soit près de 55 % des étudiants reconnaissent utiliser occasionnellement des outils d’IA générative tels que ChatGPT.
Ces étudiants sollicitent l’aide de cette technologie pour de diverses tâches, allant de la reformulation à la correction de textes, en passant par la traduction et la recherche d’informations. L’étude révèle aussi que quasiment tous les étudiants et enseignants questionnés déclarent avoir connaissance d’au moins un chatbot IA permettant de générer du contenu écrit. Et la majorité des participants a mentionné ChatGPT.
Un outil de triche, un système n’ayant aucune éthique
L’introduction de cette technologie dans le monde académique soulève des inquiétudes. Le professeur Dominique Boullier de Sciences Po Paris critique cette avancée qui, selon lui, est imposée au système éducatif. Les acteurs de ce milieu n’ont pas eu le temps d’effectuer un débat approfondi à ce sujet. Il qualifie ce robot d’OpenAI de « Cheat GPT », un outil de triche et un système dénué d’éthique. Selon lui, cette technologie n’aide pas les étudiants d’avoir un esprit critique.
Ce spécialiste du numérique et des technologies cognitives estime également que l’établissement de règles et la détermination des intérêts de l’IA représentent un processus complexe qui demande du temps. Il soutient même que cette démarche devrait être accomplie avant le lancement d’un tel outil.
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