Si les vidéastes se tournent pas à pas vers l’IA générative de vidéos telles que Dream Machine, HeyGen, Pika ou Kling, en cas de panne d’inspiration, les humoristes préfèrent se tourner vers ChatGPT. Voici comment ça se passe en réalité !
Rémi Boyes, humoriste né à Toulouse, nous explique comment il utilise les chatbots IA comme Claude et ChatGPT pour créer ses sketches.
En collaboration avec Pierre Lapin, Boyes a créé un podcast qu’il anime avec le fameux ChatGPT d’OpenAI.
Rémi Boyes indique d’ailleurs que les blagues créées grâce à une intelligence artificielle inondent déjà internet.
Il ajoute même que ceux qui pensent que l’IA ne peut pas faire des blagues se trompent puisque les chatbots peuvent bel et bien être plus drôles que ceux qui font du stand-up.
Plus drôles que les blagues humaines peut-être, mais il reste eu travail à faire
Du côté des chercheurs, pour Tristan Miller en particulier, professeur en sciences de l’informatique à l’Université de Manitoba, l’humour des intelligences artificielles remonte aux années 1990, bien avant l’essor des modèles de langage comme ChatGPT.
À l’époque, ces systèmes avaient une créativité limitée. Et malgré les avancées des modèles actuels, il reste encore du travail à faire.
En particulier l’intégration des théories linguistiques sur l’humour. Cela afin d’améliorer la qualité des blagues que génèrent les systèmes d’IA actuels.
ChatGPT, Monica, Claude, les alliés fidèles de Rémi Boyes
Pour Rémi Boyes, les chatbots IA comme Monica, ChatGPT et Claude ont déjà considérablement investi le domaine de l’humour.
Il ajoute que ces systèmes ont la capacité de produire un spectacle en entier. Comme exemple, Boyes a pris l’exemple d’un sketch d’une heure centré sur un moniteur de ski, qui, selon lui, serait d’une qualité acceptable.
L’humoriste a donc mené une expérience avec l’IA, sans mentionner laquelle, et nous a fait part de ce qu’il a obtenu.
À première vue, le spectacle est minutieusement détaillé, incluant non seulement le texte, mais aussi des indications scéniques et des descriptions de l’environnement.
Voici un extrait de ce que l’IA a produit : « Bonjour à tous ! (L’artiste observe la neige artificielle qui tombe) Ah, ça fait du bien de retrouver cette atmosphère, n’est-ce pas ? Le froid, les montagnes, les vacances au ski… (Il marque une pause) Enfin, les vacances… parce que personnellement, je ne qualifierais pas ça de vacances, cette histoire ! Bon, ce soir, on va parler de ski… »
Pour Anesti Danelis, c’est le comédien qui fait le reste du travail
Un autre humoriste, qui vient du Canada cette fois-ci, a voulu pousser le concept encore plus loin.
Anesti Danelis, l’humoriste canadien en question, a sollicité ChatGPT pour rédiger un spectacle basé sur sa propre vie.
Pour ce faire, il a dû fournir à ChatGPT une multitude de détails personnels. Durant sa représentation, l’artiste interagit avec l’IA via une interface vocale.
Anesti confie alors qu’une sorte de complicité s’est développée entre eux. « C’est comme si un duo s’est formé entre moi et ChatGPT », a-t-il indiqué.
Il a même impliqué son public dans cette expérience unique avec l’IA. « J’interroge un spectateur sur divers aspects de sa vie, comme ses relations ou son travail. Ensuite, je demande à ChatGPT de composer une chanson humoristique à partir de ces informations, que j’interprète ensuite à la guitare. Et le résultat est surprenant ».
« Par contre, même si c’est l’IA qui fournit le contenu textuel et les éléments comiques, la majorité du travail reste entre les mains de l’artiste », ajoute Anesti.
Cela dit, il y a des éléments que jamais, l’IA ne peut prendre en charge. Notamment le timing, les nuances vocales et l’interprétation.
Ce sont des compétences propres à l’humain qui sont essentielles à la réussite d’un spectacle que ni ChatGPT, ni Claude, ni Monica ne peut avoir.
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