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Démocratie 2.0 – La dictature de l’intelligence artificielle

Grâce à l’, les politiciens sont désormais en mesure de manipuler les électeurs à leur avantage. Du micro-targeting aux robots politiques, découvrez comment l’intelligence artificielle transforme la démocratie de façon inquiétante et immorale.

Il y a encore quelques années, les politiciens devaient souvent s’en remettre à leur instinct pour mener à bien leurs campagnes. Depuis peu, le Big Data permet de maximiser l’impact des campagnes électorales. À présent, l’intelligence artificielle se présente comme la prochaine de pointe qui va transformer la démocratie.

Ainsi, les algorithmes de Machine Learning sont d’ores et déjà en mesure de prédire quelle loi sera votée par le Congrès américain. Pour ce faire, les algorithmes analysent les textes de lois, et prennent en compte certaines variables comme le nombre de soutiens dont bénéficie une proposition ou même l’époque de l’année à laquelle elle est présentée.

De même, l’intelligence artificielle est également utilisée pour engager plus efficacement les électeurs et les tenir informés des principales problématiques politiques. Toutefois, cette nouvelle technologique soulève de nombreux questionnements éthiques.

Démocratie 2.0 : l’IA permet de prendre les électeurs par les sentiments

Durant la campagne électorale de Donald Trump en 2016, l’IA a permis de manipuler certains électeurs, et certains considèrent que cette technologie a même été décisive dans l’élection du président le plus controversé de ces dernières décennies. En effet, l’intelligence artificielle peut être utilisée pour manipuler les individus.

Lors de la campagne de Trump, Cambridge Analytica s’est servi de cette technologie pour cibler efficacement les électeurs les plus influençables en se basant sur leur profil psychologique, et déployer une campagne publicitaire très efficace pour les inciter à voter pour le candidat républicain.

Cette technique dite de « micro-targeting » repose sur le Big Data et le Machine Learning. Elle consiste à influencer les émotions des personnes en fonction de leur caractère. Ainsi, les différents électeurs ont reçu des messages différents en fonction des prédictions concernant leur propension à se laisser influencer par certains arguments.

Ce processus est rendu possible par la disponibilité des données en temps réel sur les électeurs. Par exemple, il est possible d’analyser leur comportement sur les réseaux sociaux, leurs habitudes de consommation ou leurs relations. C’est ainsi que Cambridge Analytica a pu dresser le profil des différents électeurs et les contacter avec un message approprié.

Démocratie 2.0 : les robots politiques propagent des fausses informations

Parallèlement au micro-targeting, l’intelligence artificielle est utilisée pour créer des robots politiques conçus pour répandre des fausses informations (fake news) sur les réseaux sociaux. Ces robots déguisés en comptes ordinaires sur Facebook ou Twitter sont programmés pour propager massivement des informations politiquement orientées avec de créer une illusion de soutien public. Les political bots ont notamment été utilisés pendant la campagne de Donald Trump, pendant la campagne présidentielle française de 2017, ou encore pendant le Brexit du Royaume-Uni.

Il serait tentant de désigner l’intelligence artificielle comme responsable de cette aliénation du principe démocratique, mais cette technologie n’est qu’un outil, et les véritables coupables sont ceux qui l’utilisent à mauvais escient. En réalité, ces mêmes algorithmes pourraient être utilisés pour renforcer le pouvoir du peuple.

Par exemple, les robots politiques pourraient empêcher la propagation des fake news en prévenant les internautes que les informations sont fausses. Le micro-targeting pourrait servir à renseigner les électeurs sur les problématiques politiques qui les concernent directement.

Quoi qu’il en soit, l’intelligence artificielle est vouée à être de plus en plus utilisée par les politiciens. Il est donc nécessaire de mettre en place des principes éthiques à respecter pour éviter les dérives et l’instauration progressive d’une dictature de l’intelligence artificielle.