D’après l’annonce de Google, son moteur de recherche, Google Search, va bientôt bénéficier de la puissance de calcul de l’IA. Elle vise cependant à afficher les résultats des requêtes directement sans que les utilisateurs aient à cliquer sur des liens.
Cette nouvelle expérience de recherche proposée par Google soulève des inquiétudes importantes pour les éditeurs de presse.
En effet, en fournissant directement des réponses générées par son système d’IA après avoir parcouru le web, Google pourrait détourner une partie encore plus grande de l’audience des sites d’information.
Si les internautes n’ont plus besoin de cliquer sur les liens, cela risque de priver ces médias de précieux lecteurs et des revenus publicitaires associés.
Encore une fois, l’intelligence artificielle représente une menace pour de nombreux emplois. Alors qu’en pensent les professionnels des médias ?
Une nouvelle IA qui va mettre fin aux sites de news
De nombreux éditeurs tirent leurs ressources du trafic que leurs pages web génèrent. C’est-à-dire depuis les sites où sont publiés des articles rédigés par des journalistes humains.
Il en est de même pour les expertises issues de blogs qui sont majoritairement financés par la publicité en ligne.
Cette annonce de Google a très vite fait réagir les professionnels des médias. Ces derniers craignent d’ailleurs un impact économique désastreux.
Quelques heures seulement après la présentation du projet de Google, l’organisation News/Media Alliance a sonné l’alarme par la voix de sa directrice Danielle Coffey.
« Cela va être catastrophique pour notre audience. Google va répondre lui-même aux requêtes des utilisateurs. Ils ne pourront donc plus visiter nos sites et nous ne pourront pas monétiser nos contenus », a-t-elle déclaré.
Lancement de Google Search IA : les éditeurs de presse contre-attaque l’IA
Danielle Coffey, qui dirige une association représentant plus de 2000 éditeurs de presse, a adopté un ton offensif envers l’utilisation du journalisme par les développeurs d’IA.
Elle a déploré que le peu de trafic résiduel dont bénéficient encore les médias est menacé par cette nouvelle fonctionnalité.
« Si Google décide de répondre directement aux requêtes, cela veut dire qu’il va exploiter nos contenus », ajoute-t-elle.
Cela veut dire que Google Search se servira de nos articles et n’affichera plus nos sites ni nos landing page dans les SERPs.
Cette annonce, bien qu’anticipée et source d’inquiétudes ces derniers mois, s’abat sur une industrie déjà durement frappée par les géants de la tech.
Elle intervient qui plus est alors qu’OpenAI se préparerait lui aussi à lancer un moteur de recherche propulsé par l’IA.
Depuis l’avènement de ChatGPT il y a plus d’un an, qui a démontré le potentiel disruptif de l’IA, les éditeurs craignent l’impact de ces technologies sur leur modèle économique, sans avoir eu le temps de véritablement s’y préparer face à la rapidité de leur développement.
Par conséquent, certains ont choisi de nouer des partenariats avec les géants de la tech comme OpenAI pour monétiser leurs archives.
D’autres, comme le New York Times, ont pris la voie judiciaire pour contester l’exploitation de leurs contenus.
- Partager l'article :