Un rapport rendu public mercredi au Royaume-Uni par un think tank réputé, l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR), dresse un tableau alarmant des conséquences potentielles pour les emplois si le gouvernement britannique n’établit pas un cadre réglementaire pour baliser l’adoption de l’IA au sein des entreprises.
Publiée le mercredi 27 mars au Royaume-Uni, cette étude met en lumière les risques considérables que représente l’essor de l’intelligence artificielle pour l’emploi.
Selon ce rapport, en l’absence d’un cadre réglementaire adapté, près de 8 millions de postes pourraient être menacés à terme par l’automatisation permise par ces technologies d’IA.
Dans le scénario le plus alarmant décrit par les experts, jusqu’à 7,9 millions d’emplois très variés, allant des tâches administratives peu qualifiées au graphisme ou à l’analyse de données hautement spécialisées, pourraient potentiellement être remplacés par des systèmes algorithmiques performants d’IA.
l’IPPR plaide donc pour des mesures incitatives visant au contraire à tirer parti de l’IA. C’est-à-dire de considérer cette technologie comme levier d’enrichissement et d’optimisation des activités professionnelles.
L’IA va faire disparaître 11% des emplois
Une part non négligeable des tâches professionnelles est d’ores et déjà vulnérable à l’automatisation par l’intelligence artificielle selon cette étude.
Carsten Jung, économiste à l’IPPR, souligne que si l’IA générative promet des gains de productivité importants, elle pourrait également engendrer des perturbations majeures sur le marché de l’emploi. Surtout si les pouvoirs publics ne prennent pas les dispositions adéquates.
Le rapport indique d’ailleurs qu’environ 11% des activités constituent les emplois les plus exposés à un premier niveau d’automatisation.
Ce qui menace principalement les emplois à temps partiel. Mais aussi les postes d’entrée de gamme et ceux occupés majoritairement par les jeunes et les femmes.
Les fonctions de gestion de données, sont particulièrement à risque lors de cette première vague. De même pour le planification, la gestion des stocks, les services client et l’administration.
Destruction de l’économie et baisse du PIB
Dans un second temps, à mesure que l’IA s’immisce dans des emplois plus complexes, ce sont 59 % des tâches cognitives qui pourraient potentiellement être impactées selon les projections.
Des métiers mieux rémunérés comme la création de bases de données ou le graphisme seraient alors concernés.
Si le gouvernement adopte une stratégie proactive, l’IPPR estime qu’il sera possible d’enrichir les emplois.
Donc avec des mesures protectrices, il n’y aura pas de suppression ni de remplacement d’emplois par l’IA.
Cette décision pourrait également générer une hausse du PIB de 13% grâce aux gains de productivité.
En revanche, dans le pire scénario sans action correctrice, une destruction massive d’emplois n’entraînera aucun bénéfice économique selon cette étude.
- Partager l'article :