Votre antivirus ne suffira bientôt plus à contenir les menaces qui se cachent dans l’ombre. L’IA dans la cybersécurité devient l’arme silencieuse qui détecte, bloque et apprend plus vite que les hackers eux-mêmes
Alors que la Journée nationale de l’IA est célébrée ce 16 juillet, un constat s’impose. L’IA est passée d’objet de curiosité à partenaire indispensable dans la lutte contre les menaces numériques. Des géants comme Check Point s’appuient sur des systèmes comme ThreatCloud AI, capables d’exploiter plus de 150 000 réseaux, des millions de terminaux et des flux externes variés. En mobilisant une cinquantaine de moteurs intelligents, cette plateforme détecte et bloque des menaces jusqu’alors inconnues, avec des mises à jour en continu.
La cybersécurité fait face à une guerre de vitesse algorithmique
Les cybercriminels ne dorment jamais et l’IA a changé la nature même des menaces numériques.
En 2025, on observe une multiplication d’attaques conçues à l’aide d’IA détournées. Des modèles comme OnionGPT ou WormGPT servent à créer des emails frauduleux crédibles ou des scripts malveillants indétectables.
Ils permettent aussi de manipuler la voix ou le visage d’une victime pour tromper ses proches ou ses collègues. L’IA, si on ne parvient pas à la contrôler, elle devient une arme utilisée à contre-emploi par ceux qui souhaitent déstabiliser les infrastructures.
L’empoisonnement des modèles IA : une nouvelle attaque invisible
La stratégie la plus pernicieuse consiste à corrompre l’IA dès sa base d’apprentissage. Certains acteurs manipulent les données utilisées pour entraîner les modèles afin d’y insérer des failles. Une fois déployés, ces systèmes contaminés peuvent générer des contenus biaisés ou infectés. Ces derniers servent les intérêts de groupes hostiles.
L’exemple du réseau russe « Pravda » est frappant : des millions d’articles ont été injectés dans les bases d’IA et ont influencé leurs réponses dans 33 % des cas. La sécurité passe donc aussi par la propreté des données sources.
L’IA, pilier défensif de la cybersécurité de demain
Heureusement, l’IA défensive progresse plus vite qu’elle ne recule. Elle apprend, adapte et réagit sans relâche. Des tests indépendants comme ceux de Miercom révèlent que les systèmes IA atteignent 99,9 % de détection pour les malwares, contre 67,1 % pour les solutions classiques.
Les attaques d’hameçonnage ou d’intrusion sont aussi repérées bien plus efficacement. L’IA devient capable de repérer des signaux faibles, de croiser les comportements suspects et de déclencher les bons protocoles en temps réel.
L’IA facilite aussi le quotidien de ceux qui doivent maintenir la sécurité. Les copilotes IA assistent les responsables réseau dans la gestion des politiques, la détection de vulnérabilités, ou le déploiement de correctifs. Leur objectif : diminuer la charge mentale liée aux tâches répétitives, tout en augmentant la précision des interventions. Ces outils apportent des recommandations concrètes, contextualisées et activables rapidement sur tout l’écosystème numérique d’une entreprise.
Fantômes numériques : l’ombre des IA non autorisées
Dans de nombreuses entreprises, l’usage non maîtrisé d’outils IA échappe aux services informatiques.
On parle ici d’« IA fantôme » pour désigner les services utilisés sans validation interne, comme ChatGPT, Copilot ou Grammarly. Si ces outils boostent la productivité, ils présentent aussi des risques évidents. Une requête sur 80 envoyée à ces services contient potentiellement des données sensibles. Cette brèche peut mettre en péril la conformité ou la confidentialité des informations d’entreprise.
L’intégration rapide de l’IA dans la cybersécurité ne va pas sans questions fondamentales. Biais dans les résultats, manque de transparence, surveillance excessive… autant de dérives possibles si l’IA n’est pas encadrée. L’Europe s’apprête à réguler ces pratiques avec l’AI Act, qui classifie les systèmes selon leur niveau de risque. Cette régulation impose des contrôles, de la transparence et des responsabilités claires pour tous les fournisseurs de technologies IA.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
- Partager l'article :

