Près de deux millénaires après l’éruption du Vésuve, les chercheurs ont réussi à déchiffrer des parchemins de l’Empire romain. Plusieurs de ces manuscrits ont été découverts après qu’ils ont été calcinés, mais on a quand même pu en sauver. 1500 ans plus tard, on sait ce que ces parchemins indiquent grâce aux capacités de l’intelligence artificielle.
Les rouleaux découverts à Pompéi et à Herculanum présentent une fragilité comparable à celle des fresques et des moulages de corps humains trouvés sur ces sites antiques.
Encore d’autres parchemins à déchiffrer
Leur extrême délicatesse les rend quasiment impossibles à manipuler sans dommage. Au fil du temps, les efforts minutieux pour les dérouler ont malheureusement entraîné leur effritement.
Ce qui a conduit à l’effacement des précieuses informations qu’ils avaient miraculeusement préservées.
Néanmoins, parmi les rouleaux qu’on a réussi à déchiffrer, on trouve des écrits du philosophe grec Philodème de Gadara.
Cette récente découverte a amené certains chercheurs à émettre l’hypothèse que la villa dans laquelle ils ont été trouvés appartenait à Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, mécène de Philodème et beau-père de Jules César.
Pendant ce temps, d’autres individus se consacrent au déchiffrement des autres papyrus. Mais ont-ils réussi ? Si oui, comment ?
Une récompense de 4 000 $ à celui qui déchiffre les papyrus
En mars 2023, le Vesuvius Challenge a vu le jour. Il s’agit d’une initiative qui consiste à déchiffrer les mystérieux rouleaux d’Herculanum.
Mais le processus, ouvert au grand public, se fait via l’IA. Les challengers doivent en effet recourir à l’intelligence artificielle, déceler des caractères et, à terme, des mots dissimulés dans ces anciens manuscrits.
Les efforts des participants ont rapidement porté leurs fruits. En octobre de la même année, une percée a été réalisée.
Le premier mot, « violet », a été identifié et traduit à partir d’un rouleau de papyrus encore scellé. Une récompense de 40 000 $ a ensuite été offerte au gagnan.
Les résultats sont impressionnants quand la vision par ordinateur et l’apprentissage automatique entrent en action
Le défi Vesuvius s’appuie sur deux branches majeures de l’intelligence artificielle pour son processus de déballage virtuel : l’apprentissage automatique et la vision par ordinateur.
L’apprentissage automatique peut être comparé à un élève virtuel infatigable. En se nourrissant de données et d’algorithmes, il simule le processus d’apprentissage humain.
Comme un étudiant qui s’améliore avec la pratique, ces systèmes gagnent en précision au fur et à mesure qu’ils traitent plus d’informations.
Dans le contexte du défi, cette technologie pourrait, par exemple, apprendre à reconnaître des motifs récurrents dans l’écriture ancienne.
La vision par ordinateur, quant à elle, joue le rôle d’œils numériques ultraperformants. Elle permet d’ailleurs aux machines d’observer et d’interpréter le monde visuel, un peu comme un expert en art analysant une peinture.
On ne se limite donc pas à une simple identification d’objets ou de personnes. La vision par ordinateur permet également aux machines de réfléchir sur ce qu’ils voient.
Justement dans le cadre du Vesuvius Challenge, cette capacité est primordiale pour pouvoir décortiquer les subtilités des textes anciens cachés dans les rouleaux carbonisés.
Ensemble, ces deux technologies forment un duo puissant, combinant la capacité d’apprentissage et d’analyse visuelle pour déchiffrer des documents historiques autrement inaccessibles.
Comment un cerveau artificiel a-t-il pu déchiffre des textes anciens ?
Thea Sommerschield, experte en études classiques à l’Université de Nottingham, bien que non affiliée au Vesuvius Challenge, nous a fait part des défis auxquels on se confronte quand on essaie de déchiffrer des textes anciens.
« La difficulté majeure dans l’étude des textes antiques réside dans leur état de préservation, souvent parcellaire. C’est là que l’apprentissage automatique excelle. Le machine learning identifie et exploite les motifs textuels pour accomplir diverses tâches », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre du décodage des papyrus d’Herculanum, l’application de l’IA se manifeste de multiples façons.
Elle peut, par exemple, aider à reconstituer des fragments de texte. Mais aussi à déchiffrer des écritures difficiles à lire. Ou encore à analyser de grandes quantités de données textuelles pour en extraire des informations pertinentes.
C’est ainsi que l’IA a réussi à décoder un parchemin qui date de l’Empire romain. Peut-être que la prochaine fois, vous pouvez aussi participer à ce genre de défis et voir de quoi l’IA est-elle capable dans le déchiffrement de parchemins.
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