Meta Platforms Inc., la société mère de Facebook, a refusé de s’engager volontairement à suivre les normes de sécurité de l’intelligence artificielle proposées par l’Union européenne. Cette décision a été annoncée avant l’entrée en vigueur de la loi européenne sur l’IA, prévue pour 2027.
Selon un porte-parole de l’entreprise, Meta préfère concentrer ses efforts sur la conformité à la future loi plutôt que sur un engagement provisoire. Ce choix la distingue de ses concurrents Microsoft et Google, qui ont décidé de signer cet accord.
L’initiative, connue sous le nom de « Pacte sur l’IA », est une mesure transitoire. Elle vise à encourager les entreprises à se conformer aux principales obligations de la future législation sur l’IA. Toutefois, l’engagement n’est pas juridiquement contraignant. Les entreprises qui refusent de le signer ne subiront pas de sanctions immédiates. Cependant, celles qui acceptent de participer pourraient éviter de futurs conflits avec l’UE. Meta semble donc adopter une approche prudente en choisissant de se concentrer sur la loi définitive.
Pourquoi Meta prend ses distances ?
Meta justifie sa position par la complexité de son modèle d’IA, Llama, qui est en open source. Ce modèle permet aux utilisateurs de le réutiliser librement, ce qui complique le respect des exigences de cartographie des risques imposées par le pacte. L’entreprise affirme qu’elle se consacre entièrement à son travail de conformité pour être prête lorsque la loi entrera en vigueur. Cette stratégie reflète un désir de ne pas se précipiter dans un engagement provisoire.
L’Union européenne veut établir des normes strictes pour encadrer l’utilisation de l’IA. Cependant, elle souhaite éviter de freiner l’innovation dans ce domaine en pleine expansion. Le pacte sur l’IA est une tentative d’encourager les entreprises à adopter dès maintenant les bonnes pratiques. Cela inclut l’identification des risques d’utilisation de l’IA dans des domaines sensibles comme l’éducation, l’emploi ou la police. En refusant cet engagement, Meta prend un risque calculé, mais cela pourrait affecter sa relation avec l’UE.
Les conséquences potentielles pour Meta
Bien que cet engagement soit volontaire, les entreprises qui le refusent pourraient être perçues négativement. Comme l’a déclaré Ceyhun Pehlivan, co-responsable du département technologie chez Linklaters, les réfractaires risquent d’être pointés du doigt. Ils pourraient perdre la confiance des clients, des investisseurs et des régulateurs. Meta, en choisissant de ne pas signer, pourrait se retrouver sous pression. Le risque est de paraître moins engagé dans la sécurité et l’éthique de l’IA.
En juillet, Meta avait déjà annoncé retarder le lancement de sa prochaine génération de modèles d’IA dans l’UE. L’entreprise évoquait alors « l’imprévisibilité de l’environnement réglementaire européen » comme raison de ce report. Ce choix montre une stratégie prudente face à des règles en constante évolution. Meta semble vouloir éviter de s’engager dans des initiatives qu’elle juge prématurées ou mal adaptées à son modèle d’affaires.
Meta joue un jeu dangereux en refusant de s’engager dans le Pacte sur l’IA de l’UE. Sa décision pourrait nuire à son image et à ses relations avec les régulateurs européens. Pourtant, l’entreprise semble confiante dans sa capacité à se conformer à la future loi. L’avenir dira si cette stratégie prudente portera ses fruits ou si elle coûtera cher à la réputation du géant de la technologie.
- Partager l'article :