La start-up américaine Neuralink a réalisé une avancée spectaculaire dans le domaine médical ce week-end. Elle est parvenue à implanter avec succès sa première puce cérébrale connectée chez un humain. Cette prouesse pourrait faire progresser la médecine et améliorer la qualité de vie des patients.
Analyse de l’intention de mouvement
Fondée par Elon Musk, la start-up Neuralink, qui développe des interfaces cerveau-machine réalise un exploit technologique majeur. Elle a accompli avec succès l’implantation de sa puce cérébrale chez un patient humain. Selon l’annonce faite par le milliardaire, l’intervention chirurgicale a eu lieu dimanche dernier et le patient récupère bien de cette pose d’implant.
Cette puce cérébrale, comparable à la taille d’une pièce de monnaie, fonctionne grâce à une mini-batterie rechargeable sans fil. Elle intègre 1024 électrodes qui sont réparties sur 64 fils flexibles, très fins. Positionnées avec une grande précision lors de l’intervention chirurgicale, ces électrodes captent en temps réels les signaux cérébraux. Puis, elles les transmettent aux ordinateurs de Neuralink pour être analysées. Une application d’intelligence artificielle décode alors l’intention de mouvement de la personne. D’après Elon Musk, les premiers tests sont encourageants. Ceux-ci montrent une détection très fine des pics d’activité cérébrale.
Un processus d’expérimentation controversé
Neuralink a initié les essais de ses implants cérébraux sur des animaux dès 2018. Néanmoins, ce processus expérimental a suscité de vives critiques en raison du décès d’environ 1500 animaux. Les tests ont impliqué diverses espèces, notamment des cochons, des singes, des rongeurs et même des moutons.
En 2021, la start-up a procédé à des expérimentations avec son implant cérébral sur un macaque. Le succès est notable puisque l’animal a réussi à jouer au jeu vidéo Pong simplement par la pensée. Malgré les controverses, Neuralink a obtenu en mai 2023 une autorisation de la part de la Food and Drug Administration. Cette approbation permet à l’entreprise de tester ses puces sur des humains.
Puis, il faut souligner que Neuralink n’est pas la seule entreprise à être à la pointe de la recherche sur ces interfaces cerveau-machine. Blackrock Neurotech, une société américaine basée dans l’Utah, a conçu la première interface cerveau-ordinateur en 2004. Et en 2019, des chercheurs français de l’institut Clinatec ont également réalisé un exploit similaire. Ils avaient implanté avec succès une puce connectée dans le cerveau d’un patient tétraplégique. Cet implant a permis de lui restituer une certaine mobilité.
Des perspectives prometteuses pour Telephathy
Dans une autre publication, Elon Musk a annoncé que cet implant est baptisé « Telepathy ». Ce choix de nom s’explique par le fait que la télépathie permet d’interagir avec des dispositifs électroniques directement par la pensée.
Avec son implant cérébral, Neuralink ouvre la voie à des perspectives prometteuses. La start-up aspire à permettre à des personnes paralysées de marcher à nouveau. Elle vise aussi à redonner la vue aux non-voyants, et à traiter les maladies psychiatriques. Ces ambitions pourraient révolutionner le domaine médical de manière considérable.
Le PDG de Tesla souhaite par ailleurs démocratiser cette avancée technologique, en la rendant accessible à tous. D’après Tara Spires-Jones, présidente de la British Neuroscience Association, l’implant cérébral de Neuralink recèle un fort potentiel thérapeutique pour les patients atteints de troubles neurologiques. Toutefois, elle estime que son implantation reste encore à ce stade une chirurgie expérimentale et que de nombreuses années seront nécessaires avant sa disponibilité courante dans les cliniques.
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