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AI Expert | Daria VIKTOROVA ( Responsable juridique et Formatrice IA pour les juristes)

Dans le cadre de notre dossier « Visionnaires de l’I. A : Comment l’intelligence artificielle façonne le monde de demain », Daria Viktorova nous partage son expertise sur les avancées majeure dans le domaine de l’I.A.

Pouvez-vous vous présenter à lecteurs ?

Daria Viktorova, Responsable juridique chez Darégal, Formatrice IA pour les juristes, Membre du Groupe Scientifique IA de l’AFJE.

Quelles sont les dernières avancés et innovations dans le domaine de l’IA qui ont retenu votre attention récemment ?

L’ ne cesse d’évoluer et cette tendance se confirmera encore cette année. Si les grands modèles de langage (LLM) restent incontournables, le domaine juridique voit émerger des IA spécialisées, notamment en recherche et juridique, qui viennent améliorer nos pratiques. Ce qui marque particulièrement les esprits, c’est l’essor des IA décentralisées, combinant un modèle de langage central puissant avec des agents spécialisés plus légers, capables d’exécuter des tâches précises avec une efficacité accrue.

Quels secteurs ont le plus bénéficié de l’intégration de l’IA ?

Plusieurs secteurs ont particulièrement bénéficié de l’intégration de l’IA ces dernières années. Je pense que le secteur des technologies de l’information et communication est actuellement le plus grand utilisateur de l’IA. Les entreprises de ce domaine exploitent l’IA pour améliorer leurs produits et services, automatiser les processus et analyser de grands volumes de données. Je peux ajouter également la santé et la médecine, la finance et les services bancaires, l’industrie manufacturière, l’agriculture et le droit.

Comment voyez-vous l’avenir de l’IA et son impact sur la société ?

L’IA transforme et va continuer à transformer notre quotidien, surtout en réduisant la charge de travail sur des tâches répétitives. C’est un super assistant pour nous. L’avenir de l’IA soulève également des questions importantes sur notre façon de vivre, de travailler et d’interagir. Par exemple, selon une étude menée par des chercheurs de l’université Carnegie Mellon et de et publié en février 2025, déléguer aux IA génératives des tâches d’analyse détériore l’esprit critique dans le cadre professionnel. Moins on réfléchit, plus on délègue. Les travailleurs qui font confiance aux IA ont tendance à questionner moins les résultats et à réduire leur diversité d’idées. Un cercle vicieux s’installe. Plus on considère une tâche « facile », plus on la délègue… et plus on perd l’habitude de la remettre en question. Conséquence : une dépendance croissante. Alors que faire ? Utiliser l’IA, mais toujours remettre en question ses résultats et garder un esprit critique actif, comme un muscle qu’on entraîne.

Quel est votre avis sur l’impact qu’a et aura l’IA sur l’emploi en France ?

D’ici 2030, environ 30% des emplois actuels pourraient être automatisés, ça va entrainer des changements majeurs dans de nombreux secteurs. Mais l’IA créera également de nouvelles opportunités d’emploi, notamment dans les domaines de l’éthique de l’IA, de l’interprétation des données et de la gestion des systèmes d’IA. La demande en compétences liées à l’IA, comme l’analyse de données et la programmation, continuera d’augmenter.

Quels sont les principaux défis éthiques liés à l’IA et comment les abordez-vous dans votre travail ?

Pour les professionnels, intégrer les principes éthiques dans leurs projets n’est plus une option, mais une exigence incontournable. Que vous soyez développeur, manager ou dirigeant, l’éthique de l’IA influence directement la fiabilité des solutions que vous concevez, la réputation de votre entreprise et la conformité réglementaire. Pour moi, les grands défis éthiques de l’IA se déclinent en 4 catégories principales : les biais algorithmiques, la confidentialité et l’atteinte à la , l’automatisation et l’impact sur l’emploi et le bien-être humain. Je sensibilise à ces enjeux à travers des formations et des groupes de travail ainsi de mes posts sur LinkedIn.

Quelles sont, selon vous, les opportunités et les défis futurs pour les experts en IA, notamment en ce qui concerne l’évolution de la et de la réglementation ?

Les opportunités sont nombreuses : le besoin d’experts en IA explose, les entreprises recherchent des talents capables de comprendre les enjeux techniques, juridiques et éthiques. En même temps, la réglementation évolue rapidement. L’AI Act de l’UE impose de nouvelles obligations aux entreprises, notamment en matière de conformité et de responsabilité. En France, la jurisprudence reste encore limitée, en particulier sur des questions comme la propriété intellectuelle appliquée à l’IA, ce qui entretient une certaine incertitude juridique. Le véritable défi sera donc de trouver un équilibre entre innovation et cadre réglementaire, en développant des solutions d’IA à la fois performantes et conformes aux exigences légales et éthiques.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans une carrière dans l’IA ?

Pratiquez l’IA et formez-vous continuellement ! L’IA évolue tellement vite. Je conseille également développer une double compétence : avoir une expertise technique est un atout, mais comprendre les enjeux juridiques, éthiques et stratégiques est tout aussi essentiel.

Un point qui mérite d’être davantage discuté est l’interaction entre l’IA et le droit. Comment assurer une gouvernance efficace de l’IA en entreprise ? Quels mécanismes mettre en place pour garantir une responsabilité claire en cas de dommages causés par une IA ?

Je pense que les juristes ont un rôle clé à jouer dans l’encadrement et la régulation de l’IA. Il est essentiel d’impliquer davantage le monde du droit dans ces réflexions afin d’accompagner le développement de technologies respectueuses des principes éthiques.

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