Les agences d’espionnage britanniques attribuent un contrat à Amazon pour héberger des données top secrètes sur sa plateforme Cloud.
Ce nouveau contrat permettra aux services secrets britanniques d’analyser plus rapidement les données. Mais cette décision soulève également des inquiétudes en matière de souveraineté.
Les agences d’espionnage britanniques attribuent un contrat de services Cloud à Amazon
Dans le cadre de l’utilisation de l’analyse de données et de l’IA à des fins d’espionnage, les services secrets britanniques ont fait appel à la division Cloud d’Amazon. Amazon Web Service (AWS) hébergera désormais des documents classifiés.
Jeremy Fleming est le directeur du GCHQ, l’organisme britannique chargé du renseignement électromagnétique. D’après lui, l’utilisation de l’IA permettra à son agence d’assurer la sécurité du pays, maintenant que l’espionnage entre dans l’ère du numérique.
L’ancien directeur du Centre national de cybersécurité du Royaume-Uni, Ciaran Martin, a aussi exprimé son avis. Il affirme que le contrat avec AWS permettrait d’utiliser de grandes quantités de données de manière plus efficace et surtout plus rapide.
De leur côté, le MI5 et le MI6 ainsi que le ministère de la Défense bénéficieront également des services Cloud d’Amazon.
Confier des informations sensibles à une entreprise étrangère ?
La valeur du contrat entre la division Cloud d’Amazon et les agences d’espionnage britanniques est estimée entre 500 millions et 1 milliard de livres sterling au cours de la prochaine décennie. Les détails de l’accord n’ont pas été communiqués, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la souveraineté.
En effet, le contrat signifie que les informations top secrètes du Royaume-Uni seront hébergées par une entreprise américaine. Néanmoins, les personnes concernées affirment que les données des agences resteront conservées en Grande-Bretagne. Autrement dit, AWS n’aura pas d’accès aux informations détenues sur sa plateforme.
Par ailleurs, le GCHQ aurait initialement envisagé de trouver un fournisseur de services Cloud britannique. Toutefois, ils ont conclu que les entreprises nationales ne seraient pas en mesure d’offrir les capacités nécessaires. Selon Ciara Martin, le service choisi, à savoir AWS, appartient à un pays fiable et c’est le plus important. De plus, Amazon propose, d’après lui, une technologie compréhensible et fournit les moyens nécessaires pour gérer le risque.
D’autres pays, notamment les États-Unis, ont déjà adopté les services cloud auprès de fournisseurs tels que AWS, Microsoft, Google, Oracle et IBM. Quant à la France, le gouvernement a soutenu plus tôt cette année la création du « cloud souverain » appelé Bleu. L’initiative devrait rejoindre le projet Gaia-X pour instaurer une référence européenne de cloud computing qui concurrencera Google et AWS.
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