Clearview AI fait l’objet d’une mise en demeure par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) pour la collecte de données personnelles.
La société Clearview AI développe une application de reconnaissance faciale basée sur des données publiques. Elle met ces informations à disposition des autorités. Cette pratique est fortement contestée par les défenseurs des droits et d’autres organismes. Et aux dernières nouvelles, c’est au tour de la CNIL de donner un avertissement à l’entreprise.
Clearview AI enchaîne les rappels à l’ordre en ajoutant la CNIL à la liste
Clearview AI est une société américaine qui a développé un logiciel de reconnaissance faciale. Mais son approche de collecte des données fait l’objet de plusieurs critiques. En effet, Clearview AI extrait les informations dont elle a besoin à partir d’images ou de vidéos publiées sur internet et notamment les réseaux sociaux.
Notons cependant que l’entreprise ne demande pas d’autorisation pour exploiter ces données, étant donné qu’elles sont accessibles à tous. Les principaux utilisateurs de la plateforme sont les agences gouvernementales et les autorités. Entre autres, ceux-ci utilisent ces données pour surveiller et identifier des criminels.
Alors que l’application n’est pas encore disponible en Europe, l’entreprise a déjà été critiquée par plusieurs organismes pour l’utilisation des données publiques. En juillet 2020, Jumbo Privacy a fait une réclamation auprès de la CNIL faisant référence au non-respect du RGPD (Règlement général sur la protection des données). En mai 2021, elle a reçu une autre plainte de la part de l’ONG Privacy International.
La CNIL, à son tour, a envoyé une lettre de mise en demeure à Clearview AI pour cesser la collecte de données et supprimer les anciennes données.
Une pratique illicite ?
Clearview AI soutient que l’objectif est d’aider les autorités à protéger les habitants. Toutefois, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a évoqué deux points qui démontrent un manquement à la RGPD. Tout d’abord, selon elle, l’entreprise collecte les données biométriques personnelles sans base légale. Par ailleurs, la CNIL considère que Clearview ne respecte pas les droits de l’homme, en ne demandant pas aux utilisateurs leur autorisation.
L’avertissement implique alors une cessation de la collecte et de l’utilisation de ces données sur les personnes vivant en France sans avoir rempli les deux précédentes conditions. Cela signifie également que les personnes concernées devront donner leur accord. Concernant le délai donné par la CNIL, Clearview AI dispose de deux mois pour répondre à ce rappel à l’ordre.
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