Les sanctions américaines limitent l’accès de la Chine aux puces de haute technologie, mais cela ne freine pas l’ingéniosité des entreprises chinoises. Malgré ces restrictions, elles continuent de trouver des solutions pour obtenir la puissance nécessaire au développement de leurs projets d’intelligence artificielle.
Pour contourner l’interdiction d’importer des puces comme les H100 de Nvidia, les entreprises chinoises ne se contentent pas d’accepter la situation. Elles utilisent des voies indirectes, comme les centres de données basés à l’étranger. Ces derniers leur permettent de louer la puissance de calcul requise pour leurs algorithmes d’IA. Grâce à cette stratégie, elles continuent à utiliser des puces de pointe sans enfreindre directement les règles américaines.
La demande pour la location de serveurs équipés de puces Nvidia ne cesse de croître en Chine. Les entreprises passent par des intermédiaires situés à l’étranger et règlent ces services en cryptomonnaies. Cela leur offre une certaine discrétion dans les transactions. Ce qui assure une continuité dans leurs opérations.
Derek Aw, entrepreneur singapourien et ancien mineur de bitcoins, joue un rôle central dans ce marché émergent. Il a convaincu des investisseurs à Dubaï et aux États-Unis d’acheter des serveurs équipés des puces H100 de Nvidia. En juin dernier, Derek a installé plus de 300 serveurs dans un centre de données à Brisbane, en Australie. Trois semaines plus tard, une entreprise de Pékin utilisait déjà ces serveurs pour ses projets d’intelligence artificielle. Cette rapidité montre l’efficacité de son modèle d’affaires.
Un modèle légal, mais Controversé
Les entreprises chinoises utilisent des services de calcul à distance sans violer directement les sanctions américaines. Par conséquent, elles n’importent pas physiquement les puces en Chine. Ce modèle respecte donc les règles américaines d’exportation.
Cependant, certains responsables américains expriment leur inquiétude face à cette stratégie. Ils voient ce contournement comme une menace potentielle pour la sécurité technologique. Ils appellent donc à une surveillance accrue pour s’assurer du respect des restrictions.
Un système qui attire les investissements internationaux
Malgré les préoccupations, Derek Aw continue d’élargir ses activités et attire des fonds supplémentaires. Des investisseurs en Arabie Saoudite et en Corée du Sud soutiennent déjà son projet. Il prévoit de construire un cluster de puces Blackwell, la dernière génération de Nvidia, pour une entreprise singapourienne liée à une maison-mère chinoise. Cette expansion démontre l’attrait croissant de ce modèle de location pour les entreprises cherchant à rester à la pointe de la technologie.
L’innovation et la persévérance des entreprises chinoises montrent leur volonté de rester leaders en intelligence artificielle. Elles exploitent ce marché de location de puissance de calcul, aussi appelé « GPU décentralisé », pour contourner les sanctions tout en respectant les lois internationales. Cette situation souligne les défis que posent les régulations technologiques à l’échelle mondiale.
En somme, la Chine démontre son habileté à contourner les sanctions américaines grâce à des stratégies ingénieuses. Cette approche complexifie la tâche des régulateurs américains qui doivent s’adapter à cette nouvelle réalité technologique. La régulation à l’échelle mondiale fait face à des défis inédits, alors que les entreprises continuent d’innover pour contourner les obstacles réglementaires.
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