L’IA émotionnelle attire de plus en plus les entreprises technologiques. Néanmoins, elle s’accompagne de plusieurs questionnements problématiques.
Le débat continue concernant la possibilité ou non qu’une IA puisse réellement déchiffrer les émotions d’une personne. D’un autre côté, l’utilisation d’une telle technologie entraîne des préoccupations quant à la fiabilité des résultats et de certaines conséquences indésirables, notamment les biais et les préjugés.
Une technologie en plein essor
Jour après jour, les recherches en IA avancent à grands pas. La technologie a déjà trouvé application dans tous les domaines. Mais un de ses aspects les plus étonnants est sa capacité de comprendre les humains par la parole, les gestes et récemment par les expressions grâce au deep learning. En effet, plusieurs entreprises développent une IA émotionnelle qui permettrait, selon eux, de déchiffrer les sentiments à partir des expressions faciales ou de la tonalité des voix.
Une étude affirme que le marché de l’IA émotionnelle devrait atteindre 37,1 milliards de dollars d’ici 2026. Certains acteurs, comme Neurodata, exploitent la technologie pour évaluer les émotions des clients d’une banque dans les centres d’appels. D’autres, comme Entropik, analysent les expressions faciales, la voix et les ondes cérébrales pour mesurer l’impact des efforts de marketing. De grands noms, tels que Apple, Amazon ou encore Microsoft ont également investi dans ce domaine.
La controverse de l’IA émotionnelle
Bien que la technologie évolue rapidement, certains experts soutiennent qu’il n’existe aucune évidence émotionnelle pouvant être déduite des expressions faciales. Prenons par exemple un froncement de sourcils qui traduirait un sentiment de colère. En réalité, moins de 30 % des personnes froncent les sourcils quand ils sont en colère.
D’autre part, l’IA émotionnelle fait également l’objet d’un débat concernant les préjugés et les biais. D’après une étude, ces systèmes attribuent plus souvent des émotions négatives aux personnes de peau noire. Un autre souci touche l’analyse de la tonalité vocale. Il existe divers facteurs qui peuvent influencer le discours d’une personne. Nous pouvons notamment citer l’accent, les dialectes ou le bégaiement. Cependant, les IA émotionnelles basées sur l’analyse vocale pourraient considérer ces éléments comme des indicateurs d’émotions.
Enfin, l’utilisation de ces systèmes est également critiquée par plusieurs personnes, par rapport au respect de la vie privée. En effet, certains organismes procèdent à des analyses d’expressions à des fins de surveillance. Dans certains pays, ces outils sont tout simplement interdits par la loi.
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