Un syndicat d’artistes lance une campagne contre les technologies d’IA qui leur volent la vedette.
De la voix aux visages, l’intelligence artificielle peut désormais tout imiter. Tout le monde peut aujourd’hui accéder à des applications qui permettent d’utiliser les visages de célébrités et de les faire prononcer n’importe quel discours. En dehors de leur effet divertissant, ces technologies sont exploitées par les entreprises de marketing pour obtenir plus d’audience. Mais qu’en pensent les artistes qui ont été copiés ?
Les artistes lancent une campagne contre l’IA
Une nouvelle campagne intitulée « Stop AI Stealing the Show » vient de démarrer au Royaume-Uni. Les artistes accusent l’IA de leur voler la vedette. Equity, qui a lancé le mouvement, est le syndicat des acteurs britanniques.
Les technologies innovantes d’IA mettent en péril le travail des travailleurs du spectacle, affirme le syndicat. Le deepfake permet notamment de générer un contenu réaliste à partir d’un échantillon de voix ou de visage d’une personne. Certaines applications permettent même d’animer les personnages décédés.
Beaucoup d’entreprises commerciales exploitent ces médias synthétiques dans leurs produits. Pour cause, les IA génératives telles que le deepfake offrent la possibilité de créer des scénarios de toute sorte pour des films, des livres audios ou des campagnes publicitaires.
Selon Equity, certains artistes travaillent avec des entreprises d’IA pour la génération de voix off ou la création d’avatars numériques. Cependant, ils n’ont pas toujours le contrôle sur l’utilisation de leurs voix ou de leurs images. Autrement dit, certaines organisations utilisent les données sans consentement et sans rémunérer les véritables acteurs.
Ces acteurs aux voix volées
Sur 430 artistes membres du syndicat, 93 % considèrent l’IA comme une menace pour leurs emplois. La collaboration avec les entreprises technologiques manquerait de transparence, affirme Equity. Les acteurs sont contraints de signer des accords de non-divulgation, mais ne connaissent pas leurs droits.
Par exemple, un membre a déclaré que sa voix a été utilisée dans plusieurs campagnes pendant six mois. Son contrat n’autorise pourtant pas la publicité par des tiers, selon lui, d’autant plus qu’il ne reçoit aucune rémunération adéquate.
De même, Be Standing, une voix off canadienne a enregistré une dizaine de milliers de phrases pour un organisme de recherche chinoise. Par la suite, sa voix a été utilisée par Tiktok pour une fonctionnalité de transcription audio.
Par cette campagne, Equity souhaite donc inciter le gouvernement à renforcer la protection des droits des artistes de l’ombre face aux nouvelles technologies.
- Partager l'article :