Apple travaille sur un assistant IA dépourvu de personnalité, destiné à intégrer ses futurs appareils. Ce choix marque une rupture avec les assistants existants qui misent sur la personnalité, une caractéristique fréquemment associée à des controverses.
Actuellement, Apple développe un nouvel assistant numérique basé sur l’IA générative. Plus sophistiqué que Siri, ce chatbot innovant pourrait être intégré à divers appareils, y compris un nouvel écran robotisé. Cet assistant a la personnalité « de type humain ». Il pourrait même remplacer Siri sur l’iPhone, l’iPad ou le Mac. Pourtant, Apple semble vouloir éviter les erreurs du passé en réduisant l’accent sur une personnalité trop marquée.
L’histoire regorge d’exemples d’assistants numériques ayant tenté d’incarner une personnalité, avec des résultats décevants. Dès 1995, Microsoft lançait Bob, un assistant trop jovial, perçu comme condescendant par les utilisateurs. Deux ans plus tard, Clippy, le trombone animé de Microsoft, devenait rapidement l’un des symboles les plus moqués de l’assistant numérique.
D’autres initiatives, comme Xiaoice en Chine ou Tay, un chatbot éphémère formé sur les réseaux sociaux, ont connu des sorts similaires, ce qui a renforcé l’idée que la personnalité peut nuire à l’efficacité.
Les limites des chatbots personnalisés
Les chatbots comme Xiaoice ont su captiver les utilisateurs, au point de créer de réelles dépendances émotionnelles. Plus de 25 % des utilisateurs de Xiaoice avaient exprimé des sentiments amoureux envers l’assistant. Cette relation quasi-symbiotique pose problème, car elle peut détourner les utilisateurs de véritables interactions humaines.
D’autres chatbots comme Kuki ou BlenderBot, bien que conçus pour offrir des dialogues naturels, finissent souvent par décevoir par des réponses incohérentes ou trompeuses. Les chatbots peuvent aussi susciter de vives critiques lorsque leur personnalité devient envahissante ou inappropriée.
Chai AI, par exemple, permet aux utilisateurs de créer des personnalités spécifiques, mais a dérangé par du contenu indécent. Ces exemples montrent que la personnalisation excessive peut devenir contre-productive.
Qu’attendent vraiment les utilisateurs des assistants numériques ?
Les attentes envers un assistant numérique se résument à trois aspects clés : efficacité, rapidité et discrétion. Les utilisateurs ne cherchent pas un compagnon de discussion, mais un outil qui facilite leur quotidien. Dans ce contexte, l’approche d’Apple semble judicieuse avec un chatbot neutre, capable de comprendre les besoins sans surcharger l’interaction par des émotions artificielles. Cette approche, centrée sur l’utilité plutôt que sur la personnalité, pourrait bien séduire un public lassé des expérimentations passées.
Le principal défi pour Apple sera de calibrer ce nouvel assistant pour offrir une expérience fluide et intuitive, sans paraître froid ou impersonnel. Si Apple réussit, ce chatbot pourrait bien redéfinir le marché des assistants numériques.
L’objectif n’est plus de créer une relation, mais d’assurer une interaction simple et efficace. Les utilisateurs attendent de l’autonomie et de la précision, des qualités que les personnalités des chatbots n’ont jusqu’ici pas su offrir.
L’atout d’Apple pour réussir là où d’autres ont échoué
Apple semble comprendre que ce dont les utilisateurs ont besoin, ce n’est pas d’une personnalité dans leurs appareils, mais d’une expérience utilisateur sans friction. Avec des réponses précises, un ton calibré pour passer inaperçu et une empathie fonctionnelle envers les besoins de l’utilisateur, Apple pourrait bien offrir l’assistant numérique que tout le monde attendait.
Les attentes se tournent donc vers une IA qui facilite la vie sans se prendre pour un ami. Si Apple parvient à offrir un tel outil, il pourrait bien redéfinir la relation entre les utilisateurs et leurs appareils en privilégiant la simplicité et la fonctionnalité au détriment de la « personnalité ».
Personne n’a encore réussi à combiner personnalité et efficacité dans un assistant numérique. Apple pourrait être la première entreprise à le faire en misant sur une approche plus neutre et utile. Le défi est de taille, mais les gains pourraient transformer le paysage technologique.
- Partager l'article :
