En seulement deux jours, le dernier modèle d’IA développé par Google a réussi un exploit inédit. Il a rattrapé une décennie entière de recherche humaine sur les bactéries résistantes aux antibiotiques. Cet exploit bouleverse le monde scientifique et questionne l’avenir de la recherche.
Depuis la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming, les antibiotiques ont marqué le monde de la médecine. Toutefois, leur efficacité diminue face à l’apparition de bactéries ultra-résistantes, appelées « superbugs ». Ces organismes évoluent rapidement et échappent aux traitements existants. Pendant des années, des chercheurs du monde entier ont tenté d’anticiper leurs mutations pour élaborer de nouvelles solutions.
À l’Imperial College de Londres, le professeur José R. Penadés et son équipe ont consacré dix ans à cette problématique. La recherche vise à comprendre comment ces bactéries développent leur résistance et quelles stratégies adopter pour les neutraliser. Jusqu’ici, leurs résultats étaient prometteurs mais lents. Puis, l’IA de Google a tout changé.
Une décennie de recherche reconstituée en 48 heures
Les chercheurs ont soumis leurs données à cette IA, sans révéler leurs conclusions. En seulement deux jours, elle a non seulement retrouvé leurs résultats, mais elle a également proposé quatre nouvelles hypothèses. Parmi elles, une était totalement inédite, jamais envisagée par la communauté scientifique.
« Nous avons été stupéfaits », raconte José R. Penadés. « En 48 heures, l’IA a recréé dix ans de travail et nous a offert une nouvelle piste. » Face à un tel exploit, le chercheur a contacté Google, intrigué par la méthodologie employée. Comment une IA pouvait-elle deviner des résultats jamais publiés ? La réponse est fascinante : l’IA a simplement analysé les données brutes et extrapolé les tendances sous-jacentes.
Un exploit qui remet en question la recherche scientifique
La prouesse de cette IA marque un tournant pour la recherche scientifique. Capable de traiter des milliards de données en un temps record, elle pourrait accélérer les découvertes médicales. Mais elle soulève aussi des questions. Peut-on lui faire confiance ? Comme toute intelligence artificielle, elle reste sujette à des erreurs, ou « hallucinations », qui peuvent mener à des conclusions erronées.

Google en est conscient et continue d’améliorer son modèle. « Nous voulons que cette IA devienne un outil fiable, un partenaire pour les chercheurs », déclare un porte-parole de l’entreprise. « Elle ne remplace pas l’humain, elle l’aide à explorer de nouvelles pistes. »
Les travaux de l’IA ont permis une grande découverte : certaines bactéries développent des virus pour détourner l’action des antibiotiques. Ces virus servent de leurres et protègent les bactéries tout en induisant les traitements en erreur. L’équipe de Penadés soupçonnait ce phénomène depuis plusieurs années, mais la confirmation rapide par l’IA leur offre un nouvel élan.
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