La popularité et le succès de ChatGPT cache un secret que la majorité des utilisateurs ne connaissent pas ou ne souhaitent pas reconnaître.
En seulement quelques mois, l’IA est devenu le chouchou des internautes. Mais un tel succès se conjugue souvent par un travail humain sous payé.
Pas d’IA sans travailleurs humains
Selon un rapport de NBC, OpenAI, société responsable du développement de ChatGPT, aurait payé des sous-traitants pour alimenter et automatiser son chatbot IA. Ces derniers s’occupent alors de l’étiquetage des données pour la formation de l’outil qui est alimenté par plusieurs systèmes d’apprentissage automatique. Or, malgré l’importance des tâches, la rémunération n’est que de 15 $ de l’heure.
Face à ce secret bien enfoui de ChatGPT, un des travailleurs voit les choses autrement. « Sans notre travail acharné, il n’y aura pas d’intelligence artificielle. Tout le monde peut créer des réseaux de neurones. Mais sans recourir à l’intervention des étiqueteurs, ChatGPT n’existerait pas », affirme Alexej Savreux à NBC.
À titre d’information, les tâches attribuées à ces travailleurs consistent en l’analyse des échantillons de données. Cela afin que les systèmes d’IA puissent facilement identifier chaque élément particulier des flux de données qui servent à sa formation.
ChatGPT : un travail pas assez rémunéré et un secret bien gardé
Toujours d’après NBC, le poste d’étiquetage est l’élément capital de l’apprentissage de ChatGPT. Mais aussi crucial que cela puisse paraître, les modérateurs sont encore mal payés et leur travail n’est pas bien rémunéré. Pour le cas spécifique des mods d’OpenAI par exemple, les étiqueteurs ne bénéficient d’aucun avantage. Et leur rémunération est similaire au salaire minimum de certains pays des États-Unis. Savreux, lui, touche un salaire de près de 2 fois le smic de l’État de Kansas qui est à 7,25 $ de l’heure.
Selon OpenAI, cette approche consiste en une mise à niveau sur la manière dont elle employait ses équipes d’étiqueteurs et de modérateurs. Mais avant, la société payait 2 $ de l’heure des modérateurs d’Afrique. Quelque temps après, elle s’est engagée a travaillé avec Sama, une société américaine dédiée à l’approvisionnement éthique de l’intelligence artificielle. Sauf que Sama a récemment fait l’objet d’une poursuite en justice, accusée de fournir à ses employés de mauvaises conditions de travail.
Finalement, ce sont les mods de l’Afrique, du Kenya pour être précis, qui ont permis à OpenAI de mettre en place un système pouvant filtrer et supprimer les contenus de type offensants ou désagréables. Un secret qu’elle a su garder tout au long du cycle de vie de ChatGPT, aujourd’hui le chatbot le plus utilisé dans le monde.
En bref, si l’IA est si magique qu’elle en a l’air, c’est grâce à l’intervention de travailleurs mal payés. Et malgré leur invisibilité aux yeux des utilisateurs, ces travailleurs méritent mieux qu’un salaire misérable de seulement 15 $/heure.
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