Aux dernières nouvelles, la plateforme de chat d’entreprise Slack va se transformer en un système d’exploitation professionnel. L’objectif, d’après la directrice, Denise Dresser, est de faire de Slack un hub pour applications d’intelligence artificielle d’Adobe, de Salesforce et d’Anthropic. Pas contre, si Dresser ne voit pas Slack comme un simple outil de discussion, les utilisateurs pourraient ne pas être de cet avis.
Aussi, la majorité des utilisateurs de Slack se demandent s’il faut souscrire à une offre supplémentaire pour pouvoir utiliser le futur OS.
En tout cas, l’entreprise a annoncé il y a quelques jours l’arrivée de nouvelles fonctionnalités IA pour la plateforme de communication d’équipe.
Est-ce la meilleure approche pour révolutionner la productivité en entreprise ?
Parmi les mises à jour à venir, il y a la fonctionnalité Huddle qui permet de générer grâce à l’IA un résumé des canaux de discussion.
Sinon, après l’intégration des nouvelles options, chaque utilisateur devrait avoir la possibilité d’engager une discussion avec l’agent IA de Salesforce.
Dresser, le PDG, affirme également que l’une de ces fonctionnalités devrait permettre aux utilisateurs de générer des images et faire des recherches depuis le système d’exploitation.
À titre d’information, Salesforce a acheté Slack il y a déjà trois ans, en 2021 pour être précis. C’est-à-dire au moment où la plateforme est devenue incontournable au sein des entreprises.
Aujourd’hui, l’entreprise se lance dans le développement d’agents IA et espère tirer profit de la popularité de Slack pour atteindre ses objectifs.
Le pourquoi du comment
Lors d’un entretien, Dresser, qui dirige Slack depuis environ dix mois, a souligné l’adéquation naturelle entre l’intelligence artificielle et la plateforme de communication.
« L’IA introduit une nouvelle approche de l’interaction technologique qui s’aligne parfaitement avec la philosophie de Slack. Elle privilégie le dialogue et permet d’accéder rapidement à l’information tout en facilitant l’action directe au sein même du flux de travail. Slack se positionne en effet comme l’outil idéal pour tirer parti de ces fonctionnalités. Et nous jugeons qu’il représente l’outil parfait qui offre un environnement particulièrement propice à ce type d’interactions », a ajouté Dresser dans une interview.
Mais à mon avis, intégrer l’IA dans Slack n’est pas vraiment une innovation. Et puis, nous savons tous qu’après la sortie de ChatGPT en 2022, tout le monde s’est lancé dans ce domaine.
Je me demande s’il s’agit d’une décision hâtive ou d’un projet qui permettra à Salesforce d’être à la pointe de la technologie.
Au fait, Denise Dresser a souligné lors de l’interview que Slack n’est pas seulement une plateforme de messagerie.
Il s’agit avant tout d’un espace de travail collaboratif dans lequel tous les membres d’une entreprise a un rôle à jouer.
L’IA est donc la solution la plus efficace pour analyser et à traiter les données qui circulent au sein d’un groupe de discussion.
Aussi, l’IA de Slack devrait permettre à ses utilisateurs de rapporter les informations enterrées dans une base de données.
Cohere, Anthropic, et maintenant Slack
Parmi les mises à jour apportées à Slack, on trouve Agentforce, un outil conçu pour les clients Salesforce. Celui-ci permet d’analyser les données commerciales directement dans l’interface de Slack.
Pour rappel, d’autres entreprises comme Cohere et Anthropic proposent déjà des solutions similaires. Donc des outils accessibles via un abonnement à leurs services d’IA professionnels.
Mais aujourd’hui, c’est une tendance qui s’étend à d’autres domaines. Perplexity par exemple, a introduit un agent IA destiné à Slack pour permettre les recherches web.
Adobe, de son côté, a développé Adobe Express, un outil d’IA qui permet la création de contenu de marque par commandes textuelles.
Parallèlement, le PDG de Klarna a récemment décidé de remplacer des logiciels traditionnels comme Salesforce et Workday par des solutions d’IA développées en interne.
Tellement, la décision a fait écho que certains experts de la Silicon Valley ont également décidé d’abandonner progressivement les coûteux services CRM au profit de systèmes d’IA personnalisés.
Mais quoi qu’il en soit, cette transition suscite le scepticisme de figures importantes du secteur. Comme le cas de Marc Benioff, PDG de Salesforce, qui demande des preuves concrètes de l’efficacité de ces nouvelles approches.
Le PDG reste optimiste, mais les utilisateurs sont sceptiques
Face aux commentaires du dirigeant de Klarna, Denise Dresser a souligné l’importance de la fiabilité et de la sécurité dans les solutions d’IA pour entreprises.
Mais la confiance envers Slack a été ébranlée suite à une polémique concernant l’utilisation des données des clients.
Des développeurs ont cependant découvert une clause dans la politique de confidentialité suggérant que Slack exploitait par défaut les informations des utilisateurs pour entraîner ses systèmes de recommandation.
Bien qu’il ait été clarifié par la suite que ces données servaient uniquement à améliorer les suggestions d’émojis, et non à l’entraînement des modèles d’IA plus larges, la formulation de la politique de confidentialité a toujours suscité des inquiétudes.
Elle indiquait notamment que les utilisateurs devaient contacter l’entreprise explicitement pour se retirer de ce processus.
Face à cette controverse, Slack a fermement réaffirmé sa position. « Aucune donnée client n’est utilisée pour l’entraînement de son IA », a-t-elle indiqué.
Un responsable produit de l’entreprise a toutefois reconnu une maladresse dans la mise à jour de leur politique. Et ce dernier admet que la situation aurait pu être mieux gérée. En particulier dans un contexte de sensibilité accrue autour de l’utilisation des données personnelles.
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