En six ans, les offres d’emploi dans les secteurs les plus exposés à l’IA ont été multipliées par huit en France. Ce dynamisme inédit soulève des enjeux importants de compétences, de salaires et d’équité.
La France connaît une véritable explosion des offres d’emploi dans les secteurs liés à l’IA, avec une hausse de 273 % en six ans. Cette dynamique transforme profondément le marché du travail, entre montée en compétences et valorisation salariale. Pourtant, l’IA redéfinit plus qu’elle ne remplace les emplois.
Une hausse des offres d’emplois dans les secteurs liés à l’IA
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre 2019 et 2024, le nombre d’offres publiées en France dans ces métiers est passé de 21 000 à 166 000. Cette hausse des offres d’emploi dans les secteurs liés à l’IA traduit un basculement net dans les priorités de recrutement. Cette dynamique positionne désormais la France en tête des pays européens pour le volume d’offres d’emploi dans les secteurs exposés à l’IA.

Ce bond ne se limite toutefois pas à l’hexagone. À l’échelle mondiale, on observe une croissance du chiffre d’affaires par salarié trois fois plus rapide que les autres (27 % contre 9 %). Une corrélation directe avec une montée en puissance des compétences numériques. On les recherche particulièrement dans les services financiers, le développement logiciel ou encore les activités scientifiques et techniques.
Une valorisation salariale inédite, mais une pression sur les qualifications
Les offres d’emploi pour métiers exigeant des compétences en IA continuent de se multiplier. Ces métiers sont, par ailleurs, nettement mieux rémunérés. En moyenne, ils affichent un salaire 56 % plus élevé que les emplois similaires sans dimension IA. Voilà donc un écart qui a plus que doublé depuis 2023. On a ici quoi créer une nouvelle hiérarchie de la valeur sur le marché de l’emploi.

Ce phénomène va de pair avec une évolution rapide des exigences de qualification. En France, la part d’offres dans ces métiers requérant un diplôme est passée de 54 % à 58 % entre 2019 et 2024. À l’inverse, dans les professions moins exposées à l’IA, cette exigence recule nettement dans les offres d’emploi.
Ce glissement interpelle. Les métiers augmentés par l’IA, plus qu’automatisés, demandent avant tout des compétences techniques. Ils requièrent aussi une capacité d’adaptation constante.
L’IA redéfinit les contours de l’emploi sans le faire disparaître
Contrairement aux scénarios catastrophistes, l’étude ne constate pas de destruction massive d’emplois. Au contraire, même les métiers les plus automatisés enregistrent une hausse des recrutements. L’IA, qui fait exploser les offres d’emploi, semble moins remplacer qu’augmenter les capacités humaines. Cela vaut surtout dans les fonctions à forte intensité cognitive.

« L’IA transforme l’économie et le marché du travail à l’échelle mondiale. Loin de détruire l’emploi, elle en redéfinit les contours et en accroît la valeur ». C’est ce qu’affirme Philippe Trouchaud. C’est le Directeur général adjoint chargé de la technologie et des produits chez PwC France et Maghreb.
Mais cette transformation accélérée du monde professionnel comporte aussi ses défis. Les compétences attendues évoluent 66 % plus vite dans les emplois exposés à l’IA, dont les offres se multiplient. Ceci impose donc un effort massif de formation continue.
Comme le souligne Olivier Dupont, Associé Workforce chez PwC : « Même en payant le prix fort pour des talents IA, ces compétences peuvent rapidement devenir obsolètes sans investissements pertinents dans la formation. »
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
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