L’évolution technologique chinoise doit faire face aux sanctions américaines. Le pays mise sur ses supercalculateurs pour avancer en intelligence artificielle.
Une stratégie pour contourner les sanctions
La Chine est en quête de nouvelles méthodes pour développer son intelligence artificielle. Les sanctions américaines restreignent l’accès aux semi-conducteurs avancés et aux équipements de fabrication de puces. Selon les experts, le pays doit trouver des alternatives pour avancer. Zhang Yunquan, chercheur à l’Institut de technologie informatique de l’Académie chinoise des sciences (CAS), souligne l’importance des supercalculateurs. Ils pourraient permettre à la Chine de briser l’emprise des restrictions américaines. D’ailleurs, ces systèmes sont essentiels pour former de grands modèles linguistiques (LLM), comme ceux utilisés par ChatGPT.
Zhang Yunquan explique que ces supercalculateurs pourraient remplacer les clusters de calcul des centres de données. Ces derniers sont énergivores et utilisent entre 10 000 et 100 000 unités de traitement graphique (GPU) pour la formation des LLM. De plus, ces superordinateurs aideraient la Chine à devenir technologiquement autosuffisante. Actuellement, le pays est limité par les choix restreints de GPU, en raison des sanctions américaines. Nvidia, par exemple, ne peut pas fournir ses puces les plus avancées à la Chine.
Optimisation des infrastructures par les entreprises chinoises
Les entreprises chinoises utilisent de plus en plus de centres de données pour leurs projets d’intelligence artificielle. Ces installations sécurisées abritent des serveurs de grande capacité et des systèmes de stockage de données. Nvidia travaille actuellement sur une version de ses nouvelles puces d’IA pour le marché chinois. Ces puces devraient être compatibles avec les contrôles d’exportation américains actuels. Cependant, selon Chen Runsheng, professeur à la CAS, la création de LLM ne se résume pas à l’ajout de puces. Il affirme qu’il faut améliorer leur efficacité tout en réduisant leur consommation d’énergie.
La Chine est le plus grand marché de centres de données de la région Asie-Pacifique, avec une capacité de 3 956 mégawatts. Cependant, le pays dépend largement de l’énergie produite à partir du charbon. Près des deux tiers de son électricité proviennent de cette source. Selon Chen, il est crucial pour la Chine de travailler sur la recherche fondamentale en informatique intelligente des LLM. Cette recherche devrait être combinée à la technologie de calcul haute performance (HPC) pour réaliser des percées en puissance de calcul. Le HPC permet de traiter des données et d’effectuer des calculs complexes à grande vitesse, grâce à des superordinateurs.
Les défis des programmes de LLM chinois
Actuellement, les programmes de LLM en Chine sont basés sur des modèles et algorithmes développés aux États-Unis. Chen souligne que ces programmes ne tiennent pas suffisamment compte des théories fondamentales. Il estime que des progrès dans cette théorie fondamentale pourraient mener à des innovations révolutionnaires et authentiques. En ce moment, les entreprises chinoises construisent des clusters informatiques pour former des LLM avec 10 000 GPU ou plus. Ces clusters incluent des puces développées en interne par la start-up Moore Threads Technology.
Les grandes entreprises technologiques chinoises optimisent leurs infrastructures. Tencent Holdings, par exemple, a amélioré ses communications réseau et augmenté l’efficacité de la formation de l’IA. Son réseau HPC Xingmai peut supporter un seul cluster de calcul avec plus de 100 000 GPU. Cela montre la volonté de la Chine de surmonter les obstacles posés par les sanctions et de continuer à avancer dans le domaine de l’intelligence artificielle.
La Chine se tourne vers ses supercalculateurs pour contourner les sanctions américaines. Cette stratégie pourrait lui permettre de continuer à progresser en intelligence artificielle, malgré les restrictions actuelles. Les entreprises chinoises sont déterminées à optimiser leurs infrastructures et à développer des solutions innovantes pour l’avenir.
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