in ,

Duolingo vire ses freelances et confie le boulot à l’IA

Duolingo vire ses freelances et confie le boulot à l’IA

Duolingo a annoncé vouloir devenir une entreprise « IA d’abord », en supprimant ses sous-traitants humains. Le choix semble stratégique, mais soulève des inquiétudes sur l’avenir du travail.

Ce basculement illustre une réalité plus large : des entreprises remplacent progressivement des humains par des modèles d’IA.

Selon le journaliste Brian Merchant, cette mutation n’a rien de nouveau. Début 2023, Duolingo avait déjà supprimé 10 % de ses sous-traitants. Les traducteurs furent les premiers touchés, suivis récemment par les rédacteurs. En interne, on évoque une nouvelle vague de licenciements programmée pour octobre 2024, toujours au profit de l’automatisation.

Merchant a interrogé un ancien collaborateur de Duolingo qui confirme que ce mouvement est discret mais réel. Les décisions se succèdent, sans grands éclats, mais les équipes humaines fondent peu à peu. Derrière le discours d’innovation, la réduction des coûts semble guider les arbitrages.

Luis von Ahn, PDG de Duolingo, estime que le rythme actuel dépasse ce qu’un travail humain peut soutenir. « Sans l’IA, il nous faudrait des décennies pour adapter notre contenu », affirme-t-il. En remplaçant une grande part des créateurs par des modèles d’IA, Duolingo cherche à produire plus vite. La rapidité d’exécution devient l’élément clé de cette stratégie automatisée.

YouTube video

Une pression sur les jeunes diplômés

Le phénomène ne touche pas uniquement les prestataires indépendants. The Atlantic révélait récemment un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés. Une explication probable : les entreprises privilégient désormais les investissements IA plutôt que l’embauche de débutants. Le poste de “premier emploi” semble en voie de disparition. Les candidats doivent donc prouver qu’ils savent collaborer avec l’IA, autant que leurs talents linguistiques ou pédagogiques.

Pour Merchant, cette crise n’a rien de futuriste, elle ne ressemble pas à une invasion de robots. Il écrit : « Ce n’est pas SkyNet, c’est DOGE qui licencie des milliers de fonctionnaires avec un discours IA. » L’enjeu n’est pas technologique mais économique. C’est une série de choix de gestion, brutaux mais assumés.

Cette crise de l’emploi se lit dans les chiffres, mais aussi dans les silences. Revenus en baisse pour les illustrateurs, contrats réduits pour les auteurs, disparition progressive des piges. Les indépendants du secteur créatif sont les premières victimes visibles de cette transition froide vers l’IA.

YouTube video

Moins d’humains, plus de contrôle

La logique est claire : moins de salariés, moins de dépenses, plus de contrôle organisationnel. L’IA permet de produire vite, sans imprévu, sans revendication. Merchant résume : cette crise, c’est d’abord un choix de dirigeants qui consolident leur pouvoir, ligne budgétaire après ligne budgétaire.

D’autres entreprises suivent déjà cette logique. Tobi Lütke, PDG de Shopify, partage une vision similaire. Il a demandé à ses équipes de n’embaucher qu’en dernier recours : « Prouvez que l’IA ne peut pas faire le job », a-t-il exigé de ses managers. Cette approche trace une ligne claire : l’IA devient désormais une étape obligatoire du travail moderne.

Restez à la pointe de l'information avec INTELLIGENCE-ARTIFICIELLE.COM !

Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *