L’intelligence artificielle transforme le monde du travail. Klarna, entreprise suédoise de services financiers, prétend avoir automatisé des postes humains grâce à l’IA. Sebastian Siemiatkowski, son PDG, s’en vante ouvertement. Mais cette automatisation massive est-elle une réalité ou un argument marketing pour séduire les investisseurs ?
Klarna : un modèle d’automatisation poussée
Klarna affirme avoir réduit ses coûts grâce à l’IA. L’entreprise aurait économisé 10 millions de dollars annuels en automatisant des tâches. Son chatbot de service client remplacerait 700 agents humains. D’ailleurs, cela réduit le temps de traitement des demandes de 11 à 2 minutes.
D’ailleurs, l’IA est aussi utilisée dans d’autres secteurs de l’entreprise. Les avocats internes rédigent des contrats en 10 minutes au lieu d’une heure. Son équipe marketing limite le recours aux créateurs humains pour générer des visuels. Cependant, ces changements ont un impact social, avec une baisse de l’effectif total de 5 000 à 4 000 employés en un an.
Un PDG en croisade pour l’IA
Sebastian Siemiatkowski ne cache pas son enthousiasme pour l’automatisation. Il prétend que l’IA peut déjà accomplir tout le travail des humains. Dans un podcast, il dénonce l’illusion que l’IA créera de nouveaux emplois. Ceci en citant les traducteurs rendus obsolètes par l’automatisation.
Ainsi, Klarna présente l’IA comme une solution d’avenir. D’ailleurs, cela va jusqu’à créer une version numérique de son PDG pour annoncer ses résultats financiers. Cette stratégie attire l’attention des investisseurs, alors que l’entreprise vise une introduction en bourse valorisée à 15 milliards de dollars.
La réalité derrière le discours
Malgré les déclarations de Siemiatkowski, Klarna continue de recruter. Plus de 50 offres d’emploi étaient encore en ligne après l’annonce de l’arrêt des embauches. L’entreprise embauche pour des postes techniques. Cela montre ainsi que l’automatisation totale est encore loin d’être réalisée. Certes, cela peut déjà être synonyme de fin des emplois d’une certaine manière;
De plus, l’exagération des gains de productivité questionne la véracité du discours officiel. Les entreprises adoptant l’IA se concentrent souvent sur l’optimisation du travail, plutôt que sur un remplacement radical des humains.
Une stratégie pour rassurer les investisseurs
En 2022, Klarna a connu une crise et a vu sa valorisation chuter de 45 à 6,7 milliards de dollars. L’IA lui a offert une nouvelle narration, plus attrayante pour les investisseurs. Présenter l’entreprise comme un modèle d’automatisation permet de justifier ses licenciements et d’assurer sa rentabilité future.
Finalement, la stratégie de Klarna révèle une tendance plus large dans la Silicon Valley. De nombreux PDG présentent l’IA comme une révolution inéluctable. Mais les promesses de gains de productivité sont souvent exagérées, pour rassurer les investisseurs et masquer des difficultés financières.
Une révolution à double tranchant
L’automatisation par l’IA transformera inévitablement le travail. Certains emplois disparaîtront, tandis que d’autres apparaîtront. Mais, contrairement au discours des entreprises, la transition ne sera pas aussi rapide ni radicale. Effectivement, la fin des emplois n’est onc pas pour tout de suite;
L’histoire de Klarna montre que l’IA est autant un outil de communication qu’une véritable transformation du travail. Si l’automatisation est une tendance forte, elle reste encore loin de remplacer totalement les humains. La question reste donc ouverte : l’IA sera-t-elle une alliée ou une menace pour l’emploi ?
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