Et si le prochain propriétaire de Google Chrome s’appelait OpenAI ? Ce scénario étonnant s’invite aujourd’hui dans le procès antitrust le plus observé de l’année.
Lors d’un procès en cours à Washington, le dirigeant d’OpenAI, Nick Turley, a lâché une bombe. Si Google devait vendre Chrome, OpenAI se dit prête à le racheter. L’idée semble folle, mais elle reflète une nouvelle réalité : la montée en puissance des acteurs de l’IA dans la guerre des navigateurs.
Turley représentait le gouvernement américain dans le cadre d’une procédure visant à limiter la domination de Google sur la recherche en ligne. Pour mémoire, Chrome détient environ 64 % du marché mondial, loin devant Safari (21 %), selon Similarweb.
Depuis plusieurs mois, Google fait face à des accusations de monopole sur plusieurs marchés stratégiques. Le département américain de la Justice souhaite fragmenter l’entreprise, après avoir obtenu gain de cause sur deux autres volets : la recherche en ligne et la publicité numérique. Google compte faire appel en affirmant dans un billet de blog que ces décisions nuisent à l’innovation et à l’économie américaine. Pour l’instant, l’entreprise insiste : Chrome n’est pas à vendre.
Une rivalité d’IA en toile de fond
Derrière ces batailles juridiques se cache un enjeu technologique beaucoup plus vaste. Les outils d’IA se nourrissent du web pour s’améliorer. Mieux un agent accède à des sources fiables, plus ses réponses gagnent en pertinence.
OpenAI aurait d’ailleurs proposé l’an passé un partenariat à Google, afin d’intégrer ses résultats de recherche à ChatGPT. Proposition refusée, selon Turley. Depuis, OpenAI s’est tourné vers Microsoft, allié stratégique qui détient Bing et le navigateur Edge.
Pendant que ChatGPT intègre Bing, Google développe Gemini, son propre assistant alimenté par l’IA. La frontière entre navigateur et moteur de recherche s’estompe peu à peu. Chrome pourrait devenir demain un outil stratégique pour propulser des agents conversationnels capables de fouiller le web en temps réel.
En ce sens, OpenAI n’est pas seul à surveiller ce procès. Meta, Apple et Amazon attendent également de voir comment le gouvernement va trancher.
Un réseau social OpenAI dans les cartons ?
Autre élément intrigant, évoqué par The Verge : OpenAI songerait à créer un réseau social. Le projet n’en est qu’à ses débuts, mais la société aurait déjà consulté plusieurs personnes sur un potentiel rival à X.
Cette ambition relance les tensions entre Sam Altman, patron d’OpenAI et Elon Musk, fondateur de X. Jadis alliés, les deux hommes s’opposent aujourd’hui sur la vision à long terme de l’IA. Musk, de son côté, mise sur Grok, intégré à sa propre plateforme.
Je trouve qu’un réseau social signé OpenAI serait une dinguerie monumentale… mais aussi un sacré pari. Vu la pagaille actuelle avec la sécurité des données sur les réseaux, les IA détournées et les jailbreaks, ajouter une plateforme de plus me semble risqué. Et franchement, rivaliser avec Facebook ou Instagram, c’est pas gagné d’avance.
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