Le président Donald Trump a annoncé une nouvelle vague de tarifs douaniers massifs. Plus de 100 pays sont concernés, y compris des territoires inhabités. La mesure a immédiatement suscité des critiques virulentes dans les milieux économiques.
Cette mesure pourrait alimenter les craintes d’une récession mondiale imminente. Les analystes peinent à comprendre la logique de cette nouvelle politique commerciale.
L’administration Trump calcule les tarifs douaniers en deux étapes. Elle divise d’abord le déficit commercial par la valeur des importations. Ensuite, elle divise ce résultat par deux pour fixer le taux. C’est une formule simple, au point que certains y voient la patte d’un chatbot. « Exactement ce que ferait le plus mauvais élève de la classe, » a ironisé l’économiste Wojtek Kopczuk.
Plusieurs utilisateurs ont testé ChatGPT avec une question similaire. Le chatbot a répondu avec un raisonnement identique à celui utilisé par l’administration.
Même les intelligences artificielles mettent en garde contre ce raisonnement trop simpliste. « Cette méthode ignore les dynamiques complexes du commerce international« , avertit ChatGPT. Il cite notamment la réactivité des marchés, les mesures de représailles et la structure des chaînes d’approvisionnement.
Grok, l’IA d’Elon Musk, a formulé une critique comparable. « Ce calcul part du principe que les tarifs réduisent mécaniquement les importations, ce qui est faux« , souligne-t-il.
Des pays frappés au hasard, d’autres épargnés sans logique
L’application des nouveaux tarifs douaniers ne suit aucune cohérence économique apparente. Des pays comme l’Iran, pourtant peu liés commercialement aux États-Unis, échappent aux sanctions. « Pas de commerce, pas de déficit commercial« , note un commentateur pour résumer l’absurdité de cette approche. Le calcul automatique n’inclut ni les subventions étrangères, ni les normes sociales ou environnementales.
Ce n’est pas la première fois que la Maison Blanche est soupçonnée d’utiliser l’IA. Plusieurs décrets récents présentaient des structures proches des générateurs de texte automatisés. Elon Musk s’est d’ailleurs vanté de l’intégration de l’IA dans les rouages administratifs. Un chatbot a même été lancé le mois dernier pour aider le personnel fédéral.
Quelle que soit l’origine de cette méthode, les économistes sont unanimes : elle risque de faire de gros dégâts. « Il n’y a aucune justification économique pour cette décision« , déclare Thomas Sampson, professeur à la London School of Economics. Le marché boursier commence déjà à flancher. De ce fait, le reste du monde observe avec inquiétude cette dérive technocratique.
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