Meta introduit enfin son assistant Meta AI dans l’Union européenne, mais avec des fonctionnalités limitées. L’outil, déjà lancé aux États-Unis en 2023, est désormais disponible dans les 27 pays de l’UE et 14 pays voisins, comme la Suisse et la Norvège.
D’ailleurs, le déploiement se fera de manière progressive, en commençant par WhatsApp, puis Messenger et Instagram. Les utilisateurs pourront poser des questions à Meta AI en utilisant « @MetaAI », dans six langues différentes, dont le français et l’allemand.
Des fonctionnalités réduites pour respecter le RGPD
Contrairement à la version américaine, Meta AI en Europe n’intègre ni génération d’images ni selfies stylisés. Cette restriction est liée aux réglementations strictes du RGPD, qui protègent les données personnelles des utilisateurs européens. Meta doit donc avancer avec prudence.
Ainsi, le modèle actuellement déployé n’a pas été formé sur des données issues des comptes européens. L’entreprise affirme ne pas avoir besoin de consentement, car aucune information personnelle locale n’est utilisée pour entraîner cette IA.
Des précédents déjà tendus avec les régulateurs européens
Meta a tenté en mai d’introduire une nouvelle politique de confidentialité autorisant l’usage de contenus générés par les utilisateurs pour l’IA. Cette décision a immédiatement suscité des objections de la part de la DPC (Commission irlandaise de protection des données).
De plus, le désaccord portait notamment sur la méthode d’opt-out imposée aux utilisateurs, jugée trop contraignante. En juin, Meta a été contrainte de suspendre cette politique et de revoir sa stratégie de déploiement en Europe.
Un assistant encore basique mais prometteur
Pour l’instant, Meta AI dans l’UE se limite à une fonction de “chat intelligent” sur les plateformes sociales. L’utilisateur peut poser une question comme s’il utilisait un moteur de recherche intégré à la messagerie. L’entreprise insiste sur le fait que les réponses proposées ne sont pas basées sur les données personnelles. L’IA offre simplement des résultats optimisés et contextuels pour améliorer la fluidité des recherches.
Le Royaume-Uni entre deux régimes réglementaires
Le Royaume-Uni, bien qu’en dehors de l’UE depuis le Brexit, reste soumis à un régime inspiré du RGPD. L’été dernier, l’ICO (Information Commissioner’s Office) avait également demandé à Meta de suspendre l’entraînement de son IA.
Cependant, après que l’entreprise a ajusté sa procédure de désinscription, Meta AI a été lancée au Royaume-Uni sans opposition officielle. Néanmoins, l’autorité britannique reste vigilante et continue de suivre l’évolution du service.
Un futur européen sous tensions réglementaires
Meta annonce que ce lancement constitue la première étape de son expansion de l’IA en Europe. À terme, l’entreprise souhaite atteindre une parité fonctionnelle avec la version américaine de Meta AI.
Cependant, cette ambition pourrait raviver les tensions entre Meta et les régulateurs européens, particulièrement sur la gestion des données personnelles. Le DPC irlandais a confirmé qu’il continue d’évaluer Meta AI avec les autres autorités européennes.
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