Mistral AI, la start-up française fondée il y a moins de deux ans, est aujourd’hui le seul espoir de la France, et même de toute l’Europe, pour faire face aux géants américains comme OpenAI. L’année dernière, Mistral a quand même réussi à lever près de 600 millions d’euros. Ce qui équivaut au pus grand financement de toutes entreprises françaises œuvrant dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Aujourd’hui, Mistral Ai est valorisée à près de 6 milliards d’euros. Et selon Arthur Mensh, fondateur de l’entreprise, il espère devenir le principal acteur de la technologie d’IA partout en Europe.
Le Chat bénéficie désormais du soutien de l’AFP
Le premier chatbot créé par Mistral AI, baptisé Le Chat, s’apparente à ChatGPT, l’assistant conversationnel d’OpenAI qui fête déjà ses deux ans.
Et suite à un accord annoncé jeudi, Le Chat pourra enrichir ses réponses en s’appuyant sur le contenu multilingue de l’AFP (Agence France Presse).
Cette nouvelle capacité du chatbot de Mistral AI devrait lui permettre de prendre en charge jusqu’à six langues, notamment pour les sujets d’actualité.
Outre son chatbot IA, la société développe également d’autres technologies d’IA. À savoir Mistral Large, un modèle de langage avancé spécialisé dans la production de textes. Mais aussi d’autres solutions dédiées au traitement des images et à la programmation.
We also released Pixtral Large, a new SOTA vision model.https://t.co/cE7Drzasvv
— Mistral AI (@MistralAI) November 18, 2024
Selon Claude de Loupy, spécialiste de l’IA appliquée au langage, Mistral a tout de même connu une ascension fulgurante.
Aujourd’hui, même avec les nombreuses mises à jour apportées à ChatGPT et aux autres modèles annoncés lors des 12 jours d’OpenAI, Mistral arrive tout de même à répondre parfaitement aux attentes des investisseurs. C’est-à-dire ceux qui recherchaient un équivalent français d’OpenAI.
Loupy souligne a également l’excellence technique des modèles d’IA développés par Mistral AI dès ses débuts.
Des modèles légers, transparents et compatibles avec nos appareils
Comparé à OpenAI et à Anthropic, tous les deux étant des entreprises américaines, Mistral AI se démarque par sa politique de transparence.
En adoptant une approche open source, Mistral AI rend le code de ses modèles accessible. Ce qui n’est pas le cas pour le modèle GPT et Claude qui, bien souvent, font l’objet de critiques sévères pour leur manque de transparence.
We're proud to introduce the next generation of le Chat. Search, PDF upload, coding, image generation, le Canevas… All in one place: https://t.co/0P2NfFqULn https://t.co/qYTHs6vXX9
— Mistral AI (@MistralAI) November 18, 2024
Mensch, de son côté, le créateur de Mistral AI, souligne que cette stratégie offre à leurs clients la possibilité d’implémenter les solutions sur leurs propres infrastructures.
Et c’est ainsi que Mistral AI espère garantir une meilleure maîtrise des données de ses clients comparé aux alternatives américaines.
L’entreprise s’est également illustrée dans le développement de modèles d’IA compacts, compatibles avec les ordinateurs personnels et les smartphones.
Plus légères, ces solutions présentent l’avantage d’une consommation énergétique réduite. On peut donc profiter d’une meilleure économie de ressources par rapport aux solutions américaines.
Côté disponibilité, les produits Mistral se sont considérablement étendus grâce aux partenariats de distribution conclus avec les géants du secteur, dont Google, Microsoft, Amazon et IBM.
Fautes de moyens, Mistral peine à suivre le rythme des mastodontes américains
Mistral occupe des locaux industriels réaménagés à Paris, où une centaine d’employés évoluent dans un espace ouvert caractérisé par son mobilier minimaliste et ses installations techniques apparentes.
L’entreprise, bien que non rentable à ce stade, poursuit une stratégie d’expansion internationale avec l’ouverture de bureaux au Royaume-Uni, dans la Silicon Valley et à Singapour.
Toujours d’après Mensch, l’IA générative représente une transformation globale, avec une prise de conscience croissante dans différentes régions du monde, de la nécessité de développer une autonomie vis-à-vis des acteurs américains.
Malgré tout, le développement de l’IA nécessite des investissements colossaux. Loupy confirme cette hypothèse en avançant que Mistral fait aujourd’hui face à un déséquilibre de moyens face aux géants américains.
En effet, les récentes levées de fonds de xAI et OpenAI, atteignant environ 6 milliards de dollars, dépassent largement celle de Mistral dont le maximum est de 620 millions de dollars.
Je me demande cependant si cette disparité n’est pas due à l’inefficacité du soutien politique de notre gouvernement. En particulier celui du président Macron qui qualifie l’entreprise de « coup de génie français ».
Cela dit, j’ai bien peur que Mistral soit contrainte de réorienter sa stratégie faute de moyens. Comme le cas de la start-up allemande Aleph Alpha.
Mensch reste néanmoins confiant et s’appuie sur une demande soutenue pour les produits de l’entreprise.
Pour le fondateur, le gouvernement doit à tout prix mobiliser le marché français de l’IA. Et la meilleure décision à prendre, c’est de collaborer avec les entreprises locales.
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