Barbara O’Neill, autrefois reconnue pour ses remèdes naturels, est aujourd’hui exploitée par des créateurs en ligne utilisant l’IA générative. Ses idées controversées se répandent sans cesse sur Internet, déformées et présentées comme des vérités absolues. Cette exploitation excessive nuit gravement à sa réputation.
Barbara O’Neill, conférencière australienne spécialisée dans les remèdes naturels, a vu sa carrière s’effondrer en 2019 après une interdiction définitive d’exercer par la Commission des plaintes relatives aux soins de santé de Nouvelle-Galles du Sud (HCCC).
O’Neill était accusée d’avoir prodigué des conseils de santé non fondés. Par exemple, elle recommandait d’utiliser du bicarbonate de soude pour traiter le cancer. Cependant, cette interdiction n’a pas freiné la diffusion de ses idées. Aujourd’hui, elles trouvent un écho plus large à l’international.
Les réseaux et l’IA générative enflamment la situation
Internet, en particulier les réseaux sociaux, a amplifié le phénomène. Les réseaux sociaux, tels que TikTok et Facebook, sont devenus des vecteurs de diffusion de ces contenus détournés. Des comptes créés dans différents pays utilisent ses anciens discours pour promouvoir des produits variés, notamment des tisanes et des huiles essentielles, sans son autorisation.
Avec l’avènement de l’IA générative, la situation s’est encore aggravée. Désormais, des vidéos et des images créées par des intelligences artificielles circulent sur les réseaux. Elles diffusent de fausses informations, telles que l’affirmation selon laquelle Barbara O’Neill aurait découvert un minéral aux propriétés miraculeuses. Ces contenus, exclusivement axés sur la promotion commerciale, orientent les internautes vers des sites de vente en ligne.
Un écosystème numérique incontrôlable
Jason Koebler, cofondateur de 404 Media, qualifie cette tendance de « slops d’IA« . Des créateurs numériques diffusent du contenu trompeur pour contourner les régulations. Ils exploitent des sujets comme les allégations de santé de O’Neill pour attirer l’attention. Selon Jason Koebler, « L’IA générative crée tellement de fausses informations qu’il est de plus en plus compliqué de faire la différence entre véritables informations et arnaques ».
Malgré les interdictions, O’Neill continue de promouvoir ses idées à l’étranger. Elle organise régulièrement des conférences et des retraites à l’international, notamment en Thaïlande, où elle propose des programmes coûteux.
Les efforts des réseaux sociaux pour lutter contre la fraude
Face à cette vague de désinformation, les plateformes de réseaux sociaux tentent tant bien que mal de réguler les contenus frauduleux. Meta et TikTok, par exemple, affirment avoir mis en place des systèmes de détection des arnaques et des comptes usurpateurs. Cependant, dès qu’un compte est supprimé, d’autres émergent. Ce phénomène souligne les limites des mesures actuelles contre la désinformation.
Malgré les tentatives de régulation, les abus autour du nom de Barbara O’Neill persistent, alimentés en grande partie par l’IA générative. En juillet, une publicité Facebook a prétendu qu’elle avait découvert un remède miracle pour les maladies articulaires. O’Neill elle-même a dénoncé ces pratiques sur ses réseaux sociaux officiels. Elle a alerté ses abonnés sur les arnaques diffusées sous son identité.
L’affaire Barbara O’Neill illustre les défis croissants liés à la régulation des nouvelles technologies, notamment l’IA générative, dont les dérives échappent de plus en plus au contrôle des autorités. Les technologies avancent trop vite pour que les lois puissent les encadrer efficacement. Tant que ces technologies ne seront pas mieux encadrées, des personnalités controversées comme O’Neill continueront d’être exploitées par des acteurs malveillants.
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