Cette pompe déformable permettra aux robots mous d’avoir un cœur, mais pas des sentiments.
La robotique rime désormais avec l’autonomie. Mais avec les nanobots et les robots mous, la conception de systèmes d’auto-alimentation reste un véritable défi. Ces chercheurs ont créé une pompe déformable qui permettrait aux robots mous d’avoir un système circulatoire.
Des robots mous au cœur déformable
Avec l’émergence de l’intelligence artificielle, l’idée qu’un robot puisse avoir un cœur pourrait se traduire par une machine qui aurait des sentiments. Mais un cœur est avant tout l’organe principal du système circulatoire des humains et des animaux.
C’est sur cela que s’est portée cette étude qui a réuni des chercheurs de l’université Cornell et l’US Army Research Laboratory. En effet, le collectif de chercheurs a créé une pompe déformable qui peut faire office de cœur pour les robots mous. Le dispositif caoutchouteux est actionné par des forces hydrodynamiques et magnétiques.
Généralement, les pompes électroniques qui alimentent les robots mous sont encombrantes et rigides de sorte qu’elles doivent être séparées de leur corps. Mais cela entraîne souvent une fuite d’énergie. Autrement dit, les robots deviennent moins efficaces.
En 2019, la même équipe de Cornell a créé du sang de robot qui permet de stocker l’énergie et alimenter le dispositif. En combinant l’ancienne étude à la nouvelle, les chercheurs pourront créer des robots qui imitent mieux la biologie animale.
Une pompe déformable et du sang robotique
L’équipe de Cornell, dirigée par Rob Shepherd, a déjà fait d’énormes avancées en termes de robotique organique. Les produits de son laboratoire ont un grand succès dans les centres de soins et de réadaptation.
Pour accomplir leurs tâches de manière autonome, les robots doivent stocker de l’énergie afin d’alimenter leurs membres et par conséquent leur mouvement. Dans les cas des robots mous, à ces critères s’ajoutent la souplesse et la flexibilité d’où la complexité de créer un cœur compatible.
Le nouveau dispositif créé par les chercheurs est constitué d’un tube en silicone souple entouré de bobines de fils. C’est donc grâce aux espaces entre les bobines que le tube peut se plier et s’étirer.
Par ailleurs, le tube est doté d’un noyau magnétique entouré d’un fluide magnétorhéologique. Pour faire simple, ledit fluide réagit à un champ magnétique en devant raide. Le noyau se déplace en fonction de l’application du champ magnétique pour pousser le sang robotique.
Néanmoins, les chercheurs précisent que les performances de la pompe déformable sont encore 10 fois inférieures aux pompes dures. Autrement dit, elle ne peut pas encore pousser des huiles très visqueuses à haut débit. Toutefois, ils ont démontré que le système peut maintenir une performance continue même s’il subit beaucoup de déformations.
L’équipe continue d’améliorer le système pour adapter la pompe à différents types de robots et régler les performances en fonction des différentes formes.
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