Sony Music tire la sonnette d’alarme sur l’explosion des faux morceaux générés par l’IA. Selon le géant de l’industrie musicale, plus de 75 000 deepfakes musicaux imitant des artistes célèbres ont dû être retirés des plateformes.
Ces faux titres sont généralement indétectables pour le grand public. Pourtant, ils représentent une menace directe pour les artistes légitimes. Parmi les musiciens concernés par ces contrefaçons, on retrouve Harry Styles, Beyoncé et Queen.
Ces stars de Sony Music sont régulièrement copiées par des algorithmes d’IA qui reproduisent leurs voix et styles musicaux sans autorisation. Ce phénomène s’intensifie, au point que les fausses chansons pourraient bientôt inonder les plateformes de streaming.
Sony Music ne cache pas ses inquiétudes face à ce phénomène. « Sony Music a malheureusement une vaste expérience en matière de répliques numériques. », a déclaré la société dans une soumission officielle au gouvernement britannique. La major redoute un préjudice commercial direct qui met en danger les revenus des artistes et leur reconnaissance légitime.
Un milliard d’euros investis pour les artistes
Entre 2013 et 2024, Sony Music UK a investi plus d’un milliard de livres sterling dans la promotion et le développement d’artistes. Cet effort massif est aujourd’hui menacé par des IA capables de reproduire n’importe quelle voix en quelques minutes. De ce fait, l’industrie musicale craint que ces avancées technologiques ne rendent obsolètes les contrats et les droits d’auteur traditionnels.
Sony Music n’est pas seul dans cette bataille. L’ensemble de l’industrie musicale britannique milite contre une proposition gouvernementale qui permettrait à l’IA d’être entraînée sur des contenus libres de droits. Plusieurs artistes ont protesté publiquement en lançant un album silencieux en guise de contestation et en dénonçant ce danger lors des BRIT Awards.
Sony Music défend un cadre juridique strict
Pour Sony Music, le droit d’auteur doit rester une protection inviolable. L’entreprise insiste sur l’importance d’un cadre légal permettant de négocier des licences pour l’entraînement de l’IA. « Le droit d’auteur est une récompense sociétale nécessaire pour protéger la création musicale », déclare la major.
Si les musiciens peuvent demander le retrait des morceaux générés par IA, cette démarche est complexe et interminable. En fait, Sony Music craint une incertitude juridique qui imposerait aux artistes de surveiller et signaler constamment les copies illégales. Selon l’entreprise, cette surcharge administrative risquerait de nuire à la productivité de l’industrie musicale.
Des licences IA pour encadrer l’innovation
En outre, Sony Music se dit prêt à collaborer avec les développeurs d’IA, à condition de garantir des accords de licence équitables. L’entreprise assure que les revenus issus des licences IA seront partagés avec les artistes, comme c’est le cas pour les plateformes de streaming. Cependant, elle estime que les propositions actuelles du gouvernement britannique pourraient freiner ces accords.
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