Après les États-Unis, c’est au tour de la Corée du Sud de faire face à l’interdiction de l’IA de DeepSeek. Il s’agirait en effet d’une mesure restrictive qui fait suite aux problèmes de confidentialité du chatbot. En tout cas, c’est la start-up elle-même qui a décidé de restreindre le téléchargement de l’application en Corée du Sud. Et à l’heure actuelle, les autorités sud-coréennes, en collaboration avec l’entreprise de Liang Wenfeng, sont sur le point de résoudre le problème. La question qui se pose est de savoir s’il faut faire pareil en France.
Les applications de DeepSeek, du moins les versions locales, ont donc été supprimés de Google Play et de l’App Store samedi soir.
Heureusement que DeepSeek a accepté de travailler avec les autorités sud-coréennes pour trouver une solution afin de mieux sécuriser la vie privée de ses utilisateurs.
Nouvelle mesure d’interdiction contre DeepSeek
À titre d’information, cette nouvelle mesure restrictive ne concerne pas tous les utilisateurs qui ont DeepSeek sur leur smartphone ou sur leur PC.
Par contre, les recommandations du directeur de la division d’enquête de la commission sud-coréenne, Nam Seok est de supprimer l’application ou de ne pas saisir des informations sensibles jusqu’à ce que ce problème de confidentialité soit réglé.
De leur côté, cette nouvelle ravive les États-Unis dont le marché a subi un impact négatif après la sortie du modèle R1 de DeepSeek.
Celui-ci, pour rappel, n’a coûté que quelques millions de dollars pour l’entreprise et a permis à la Chine de tenir tête aux géants américains.
[ 🇰🇷 CORÉE-DU-SUD | 🇨🇳 CHINE ]
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) February 6, 2025
🔸 La Corée du Sud a bloqué l’accès à DeepSeek sur ses ordinateurs militaires, annonce le ministère de la Défense. Séoul demande à la start-up d’IA chinoise de clarifier la gestion des données des utilisateurs, une démarche similaire à celle… pic.twitter.com/mInQJmvljO
La commission sud-coréenne pointe un manque de transparence de la part de DeepSeek
En même temps, en Corée du Sud, certaines entreprises, ainsi que de nombreuses agences gouvernementales, ont appliqué l’interdiction d’utiliser DeepSeek chez les employés.
La décision relève d’ailleurs d’une crainte que l’application ne puisse collecter des informations sensibles.
Et ces entités ont raison puisqu’au mois de janvier, la commission sud-coréenne de la vie privée avait déjà examiné les services que propose DeepSeek.
D’après Nam Seok, il y a un manque de transparence au niveau des transferts des données. Et DeepSeek aurait excessivement collecté des informations personnelles de ses utilisateurs.
Pour ce cas de la Corée du Sud, la commission n’a pas encore de chiffre exact sur le nombre exact d’utilisateurs de DeepSeek.
Mais en se basant sur la popularité de l’IA, et d’après l’analyse de Wiseapp Retail, près de 1,2 million de Sud-coréens ont utilisé DeepSeek au cours de la quatrième semaine du mois de janvier.
🇰🇷La Corée du Sud a temporairement bloqué les téléchargements de DeepSeek en raison de préoccupations sur la gestion des données personnelles. Le PIPC, l'autorité nationale de protection des données, mène une enquête approfondie pour s'assurer que l'application respecte les lois… pic.twitter.com/RFRnRnbY1m
— Charlie Seddine (@CSeddine) February 18, 2025
Une clause controversée, DeepSeek transmet-il vraiment les données à des tiers ?
En une semaine, l’engouement autour de DeepSeek a tellement multiplié que certains pays ont commencé à douter du modèle économique du secteur.
Ce qui est tout à fait logique puisque DeepSeek a été développé pour une fraction du coût de ChatGPT et des autres chatbots des entreprises américaines.
Certains pays commencent également à s’inquiéter des conditions générales de DeepSeek qui incluent une clause dédiée à la transmission des données à des tires.
Pourtant, ce qui est bizarre, c’est que cette mention ressemble de près à celle de ChatGPT. Il y a donc des risques que les données collectées puissent tomber entre les mains des autorités chinoises.
De son côté, Pekin réitère qu’en aucun cas, le gouvernement chinois va exiger aux entreprises locales de collecter et de stocker des données illégalement.
Devrait-on également procéder à l’interdiction de DeepSeek en France ?
Pendant ce temps, en Italie, l’organisme responsable de la protection des données à caractère personnel a ouvert une enquête concernant DeepSeek.
Résultat : il a prononcé une interdiction particulière à cette entreprise de traiter les informations des utilisateurs provenant d’Italie.
En France, la Cnil ou l’autorité de surveillance des données personnelles, ainsi que la DPC ou l’instance régulatrice irlandaise (DPC), ont toutes deux demandé à DeepSeek de fournir des éclaircissements concernant ses pratiques de traitement des données.
Mais est-ce suffisant ? Ne vaut-il pas mieux apprendre des États-Unis qui auront bientôt un projet de loi contre l’utilisation de DeepSeek ?
Qu’en pensez-vous en tant qu’utilisateur ? Faut-il interdire DeepSeek en France pour une meilleure protection de la vie privée des utilisateurs ? À vous de répondre à cette question en commentaire.
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