Fini les théories : l’IA est déjà un commis bien actif dans certaines cuisines. Et ce n’est pas un chef lambda qui le dit, mais Thierry Marx lui-même.
Invité du Journal Inattendu sur RTL, le cuisinier étoilé a affirmé sans détour : « Oui, bien sûr, beaucoup » lorsqu’on lui a demandé si l’IA allait impacter les métiers de la restauration.
Pour Thierry Marx, l’IA n’est pas une menace. C’est un outil puissant qui, comme tout bon outil, doit être guidé par l’humain. « On a toujours l’impression que ça se nourrit tout seul, mais il faut le nourrir avec l’humain », a-t-il souligné. Loin de remplacer la créativité du chef, l’IA peut enrichir son processus, notamment dans l’élaboration de nouvelles associations de saveurs.
Selon lui, l’IA peut aussi aider à optimiser le fonctionnement d’une brigade. En analysant le nombre de gestes nécessaires pour réaliser un plat, elle pourrait anticiper les besoins en personnel. Une aide précieuse pour planifier le service avec précision et fluidité. Marx évoque également la capacité de l’IA à anticiper certains enchaînements créatifs, un soutien non négligeable dans les cuisines modernes.
Déjà en pratique à l’université Paris-Saclay
Le chef ne parle pas en théorie. Depuis plusieurs années, il utilise concrètement ces outils technologiques. « Nous, on s’en sert déjà à l’université de Paris-Saclay », a-t-il affirmé. Grâce à un laboratoire de recherche-développement, Thierry Marx expérimente des projets concrets liés à l’alimentation du futur. Il participe d’ailleurs à une chaire universitaire dédiée à ce sujet.
Ce que Thierry Marx espère aussi avec l’IA, c’est une nouvelle manière de penser les ingrédients. L’IA peut aider à identifier des aliments anciens qui redeviendront essentiels demain. Il cite la protéine végétale ou les algues, qui pourraient se démocratiser à grande échelle. « Tout ça, c’est issu d’une intelligence programmée », insiste-t-il.
L’IA ne fait donc pas que remplacer ou automatiser. Elle interroge, propose et élargit les possibles. Dans la cuisine comme ailleurs, elle devient un partenaire d’avenir si, et seulement si, elle reste bien guidée par la main et l’intuition humaines.
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