Le dernier documentaire de Netflix, American Murder: Gabby Petito, choque les internautes. Le géant du streaming a utilisé l’IA pour recréer la voix de Gabby Petito. Cette jeune influenceuse a tragiquement été assassinée le 27 août 2021.
Cette technologie suscite bien plus de débats qu’on ne l’aurait imaginé ! Faut-il vraiment permettre à une victime de s’exprimer à travers des outils de reproduction vocale ? Décryptons cette polémique qui fait déjà sensation.
Dans ce documentaire sensationnel, Netflix n’hésite pas à utiliser l’IA pour lire les entrées de journal et messages texte de Gabby Petito, ce qui donne l’illusion de l’entendre de nouveau. Une technologie innovante, certes, mais qui soulève une question cruciale : jusqu’où peut-on aller dans la restitution de la voix d’une personne disparue ? Le choix des réalisateurs de recréer cette voix, même avec l’approbation de ses parents, soulève des interrogations. Beaucoup le considèrent comme une violation de sa mémoire.
« Ce n’est absolument PAS acceptable. Elle est victime d’un meurtre. Vous la violez à nouveau« , écrit un internaute profondément choqué. Un autre s’indigne : « C’est un substitut médiocre, dénué d’émotion. » L’IA, loin de restituer l’intensité d’une voix humaine, crée une tonalité froide et monotone, ce qui ajoute à la controverse. Un tel recours à la technologie semble déshumaniser l’histoire et toucher à des aspects intimes de la vie d’une victime.
Pourquoi utiliser l’IA dans un documentaire sur un meurtre ?
Les réalisateurs justifient leur démarche en expliquant qu’ils ont voulu « raconter l’histoire à travers Gabby« , en utilisant ses journaux intimes comme principal matériau. Michael Gasparro, le producteur, souligne l’abondance des documents laissés par Gabby, dont ses écrits personnels.
« Ce n’est pas le respect des parents qui est en jeu ici, c’est la restitution fidèle de la mémoire de la victime« , commente un utilisateur. Ce procédé n’est-il pas plus exploitant qu’honorifique ? L’utilisation de l’IA pour imiter la voix d’un défunt suscite des interrogations. Pourrait-elle entraîner des dérives dans les futurs documentaires sur de tels faits divers ?
Ce n’est pas la première fois que Netflix utilise l’IA pour redonner vie à une victime ou à un personnage controversé. Dans un autre documentaire, l’IA avait été utilisée pour générer des images et des visages artificiels. Ce procédé suscite également une grande controverse. Ces choix posent de véritables questions sur la direction prise par le monde de la production audiovisuelle.

Une exploitation ou une innovation nécessaire ?
Le recours à l’IA dans ce type de documentaire pourrait-il marquer un tournant dans la façon de raconter des histoires tragiques et complexes ? Le débat est ouvert, et de nombreuses voix s’élèvent contre cette utilisation perçue comme déplaisante. Pourtant, les réalisateurs s’en défendent : « Nous essayons de nous adresser aux proches des victimes et de leur rendre hommage de la meilleure façon possible« , assure Julia Willoughby Nason, productrice du documentaire.
Pour le public, la question demeure : l’utilisation de l’IA pour recréer la voix de Gabby Petito permet-elle de raconter son histoire avec respect et authenticité, ou s’agit-il d’une exploitation dépourvue de conscience morale ? Le débat sur l’intégration de l’IA dans les documentaires criminels ne fait que débuter…
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