Les centres de données d’IA ont un impact environnemental beaucoup plus élevé que ce que les entreprises technologiques prétendent. Les émissions réelles de ces centres sont 662 % supérieures à celles déclarées par des géants comme Microsoft, Google, Meta et Apple. Si ces entreprises étaient un pays, elles se classeraient au 33e rang des plus grands émetteurs mondiaux.
Les entreprises technologiques minimisent leurs émissions en utilisant des astuces comptables trompeuses. Elles déclarent des émissions « basées sur le marché », compensées par l’achat de certificats d’énergie renouvelable appelés RECs. Cependant, ces certificats n’obligent pas les entreprises à produire elles-mêmes cette énergie renouvelable. Ce qui laisse la tâche à des tiers qu’elles rémunèrent. Cette pratique permet de réduire artificiellement leur bilan carbone, mais la réalité est bien différente.
En réalité, l’impact environnemental des centres de données d’IA est beaucoup plus élevé. Par exemple, Meta a officiellement déclaré seulement 273 tonnes de CO2 provenant de ses centres de données en 2022. En utilisant les émissions basées sur la localisation, ce chiffre monte à 3,8 millions de tonnes, soit une augmentation de 19 000 fois. Microsoft, un autre acteur majeur, a déclaré 280 782 tonnes métriques. Cependant, le chiffre basé sur la localisation s’élève à 6,1 millions de tonnes.
Des certificats d’énergie, une solution controversée
Les entreprises achètent des RECs dans le but de prétendre compenser leur consommation d’énergie sale avec une quantité équivalente d’énergie renouvelable. Cependant, il n’y a souvent que peu ou pas de vérification sur le montant réellement compensé. Ce qui s’apparente à du « greenwashing ». Cette méthode leur permet de continuer à afficher des bilans carbone réduits, tout en masquant leur véritable impact environnemental.
L’analyse ne prend pas en compte Amazon, car les données spécifiques à ses centres de données ne sont pas disponibles. Cependant, Amazon reste tout aussi irresponsable, car elle dissimule son impact environnemental de manière similaire aux autres géants technologiques. Le manque de transparence et de responsabilité des entreprises comme Amazon pose des questions sur la véracité des déclarations environnementales des géants de la technologie.
Des répercussions mondiales importantes
L’impact de ces entreprises est loin d’être anodin. En 2022, les émissions basées sur la localisation des cinq principales entreprises technologiques les auraient placées au 33e rang des pays les plus polluants. Elles se situeraient derrière les Philippines et devant l’Algérie. L’évolution de ces émissions est inquiétante et la demande énergétique de l’IA ne fait qu’augmenter.
Les entreprises technologiques doivent être plus transparentes sur leur véritable impact environnemental. Les pratiques actuelles de « greenwashing » ne sont pas suffisantes pour faire face aux défis environnementaux. L’heure est venue pour les géants de l’IA de prendre leurs responsabilités et d’agir pour réduire réellement leurs émissions. En attendant, il est essentiel que les consommateurs et les régulateurs continuent de mettre la pression pour une plus grande transparence et responsabilité environnementale.
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