La guerre éclate entre les éditeurs et les auteurs français et Meta qui aurait utilisé du contenu protégé pour former ses modèles d’IA. Il s’agit plus précisément du Syndicat national de l’édition, ainsi que d’autres associations de défense des droits d’auteurs français. Ces derniers ont alors poursuivi Meta en justice devant le tribunal judiciaire de Paris d’après leur annonce de mercredi dernier.
Ce n’est pas la première fois que Meta et même les autres géants de l’IA font face à ce genre de procédure.
Mais cette fois-ci, c’est le début d’une guerre entre le SNE, le SNAC et le SGDL et une grande entreprise de la tech américaine.
Il s’agit ici de défendre l’intérêt des auteurs contre l’utilisation de contenus protégés, les contrefaçons, ainsi que le parasitisme économique.
Selon les déclarations des trois associations devant les journalistes, Meta, propriétaire de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp, utilise des données protégées par le droit d’auteur dans le but d’entraîner ses modèles d’IA.
Les éditeurs et les auteurs français se font piller par les géants de l’IA
La déléguée générale du SNAC, Maïa Bensimon, nous fait part de son avis. « On nous pille et on nous vole un volume important de nos œuvres », a-t-elle déclaré.
Pour Renaud Lefebvre, DG du SNE, les éditeurs et les auteurs français se battent contre un géant. « C’est un David contre Goliath, mais je pense que c’est une procédure qui servira d’exemple aux prochaines victimes des entreprises d’IA ».
En 2023, quelque part dans l’ouest, Meta a déjà été poursuivi en justice par une autrice américaine connue sous le nom de Sarah Silverman (Wreck it Ralf, a million ways to die in the west), accompagnée d’autres auteurs.
Comme le cas des auteurs français, Silverman et les autres plaignants estiment également que Meta a utilisé leurs œuvres pour entraîner son modèle.
📕 L'industrie du livre attaque Meta en justice
— Tech & Co (@techandco) March 12, 2025
"Meta est accusé d'avoir utilisé des textes sous copyright pour entraîner son modèle sans autorisation préalable, ce qui lui est reproché"
💬 @simottel , journaliste @bfmbusiness
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Il y a quelques mois, Christopher Farnsworthe, romancier américain, avait aussi engagé une poursuite judiciaire contre Meta pour les mêmes raisons.
Les autorités de régulation européennes font-elles leur travail ?
En contrepartie de cette poursuite en justice, les éditeurs et les auteurs français ne souhaitent en aucun cas être dédommagés.
« Tout ce que nous voulons, c’est que les entreprises respectent le droit d’auteur », a déclaré Renaud Lefebvre quand on lui a demandé une estimation du montant du préjudice que subissent les éditeurs et les autres français.
De son côté, le président du SNE, Vincent Montagne, affirme qu’ils avaient encore besoin de preuve et d’estimer le nombre d’œuvres pillées par Meta. C’est pourquoi ils ont pris du temps avant de lancer la procédure judiciaire.
En tout cas, les trois organismes, le SNAC, le SNE et le SGDL, ne se contenteront pas de déposer leur plainte auprès du Tribunal de Paris.
D’après le communiqué de mercredi dernier, ils envisagent de remonter le cas à un plus haut niveau, celui de la régulation européenne.
Question : on a déjà l’AI Act qui est entrée en vigueur depuis le 1er août 2024. Pourquoi se confronte-t-on encore à ce genre de problème ?
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