Selon une enquête de Reuters, Elon Musk aurait déployé des technologies d’IA via une entité appelée DOGE, au sein de plusieurs agences fédérales américaines. Des sources évoquent l’utilisation d’outils de surveillance internes, d’applications chiffrées et d’une gestion opaque des données. Cette opération soulève des questions majeures sur la transparence, la légalité, et l’éthique du pouvoir technologique au sommet de l’État.
Une IA utilisée pour surveiller les employés fédéraux
L’équipe DOGE aurait utilisé l’intelligence artificielle pour analyser les communications internes de certaines agences. À l’EPA notamment, plusieurs sources indiquent que l’IA recherchait des propos critiques envers Donald Trump ou Elon Musk. D’ailleurs, certains responsables affirment avoir été avertis de cette surveillance. De plus, cette technologie aurait ciblé les employés considérés comme non alignés avec la ligne politique actuelle. Ainsi, le filtrage algorithmique du langage interne suscite de vives inquiétudes sur l’utilisation des données personnelles dans les sphères gouvernementales.
Signal et Google Docs utilisés en dehors des cadres officiels
Outre l’IA, les membres de DOGE utilisent l’application Signal pour leurs communications internes. Comme les messages peuvent disparaître, cela enfreint potentiellement les lois sur les archives fédérales. D’ailleurs, des documents judiciaires confirment que DOGE utilise également Google Docs pour collaborer. Or, ces pratiques contournent les systèmes officiels de gestion documentaire. De plus, elles compliquent les demandes d’accès public à l’information. Ainsi, les outils numériques sans traçabilité soulèvent des inquiétudes sur la gouvernance des données gouvernementales.
L’ombre de Musk sur les décisions administratives
Elon Musk aurait une influence directe sur les décisions prises dans certaines agences clés, notamment à l’Office of Personnel Management (OPM). Après avoir pris le contrôle de l’OPM en janvier, l’équipe de DOGE a restreint l’accès à des bases de données sensibles. D’ailleurs, plus de 100 employés ont perdu l’accès à des outils importants. De plus, seuls deux individus contrôlent désormais les accès critiques. Ainsi, la centralisation des systèmes sensibles crée une rupture dans le fonctionnement administratif classique.
Une restructuration massive sous couvert d’efficacité
Musk a présenté DOGE comme un projet destiné à réduire les dépenses fédérales de 1 000 milliards de dollars. Officiellement, il s’agit de rationaliser les services et d’éliminer le gaspillage. D’ailleurs, plusieurs coupes budgétaires ont déjà été appliquées, notamment à l’EPA. Cependant, des experts estiment que cette restructuration cache un objectif politique. Effectivement, elle pourrait servir à remplacer les fonctionnaires par des loyalistes. Ainsi, la restructuration technocratique du personnel public devient un outil de remodelage idéologique.
Une inquiétante absence de transparence juridique
L’administration Trump soutient que DOGE qui fait partie du Bureau exécutif, n’est pas soumis aux obligations de transparence des agences fédérales. Cette position limite la possibilité de réclamer des documents officiels via les lois sur l’accès à l’information. D’ailleurs, un juge a ordonné à DOGE de transmettre certains fichiers à un organisme de surveillance éthique. À ce jour, aucun document n’a été remis. Ainsi, l’opacité institutionnelle renforcée par la technologie devient une source de tensions juridiques.
Des implications éthiques et juridiques majeures
Des universitaires comme Kathleen Clark dénoncent un possible abus de pouvoir au sommet de l’État. Elle estime que surveiller les employés pour des motifs politiques va à l’encontre des principes démocratiques. De plus, si DOGE utilise l’IA pour contrôler le comportement interne des agences, cela pose un précédent dangereux. D’ailleurs, certains redoutent que l’objectif final soit de remplacer les fonctionnaires par des algorithmes. Ainsi, le risque d’automatisation du pouvoir politique inquiète à la fois les juristes et les défenseurs des droits civiques.
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