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Wikipédia se met (doucement) à l’intelligence artificielle

wikipedia IA

Wikipédia passe à l’IA générative. Mais pas question de remplacer les bénévoles qui font vivre l’encyclopédie : l’idée est plutôt de leur donner un coup de pouce.

Mercredi, la Fondation Wikimedia, qui gère Wikipédia, a annoncé un nouveau plan stratégique autour de l’intelligence artificielle. Cette feuille de route vise à intégrer des outils d’IA dans certains aspects du travail éditorial. Objectif : soulager les contributeurs des tâches les plus fastidieuses, comme la traduction, la recherche documentaire ou l’accueil des nouveaux bénévoles.

Un soutien technique, pas une prise de pouvoir

Chris Albon, directeur de l’apprentissage automatique à la Fondation, insiste sur un point : l’IA ne remplacera pas les humains. Elle ne rédigera pas les articles à leur place. En revanche, elle servira à supprimer les obstacles techniques qui freinent les contributeurs dans leur travail.

Wikimedia entend adopter une approche centrée sur l’humain, avec des outils transparents, basés de préférence sur des modèles open source. Le respect des droits, de la vie privée et la prise en compte des langues du monde entier resteront des priorités, selon la fondation.

Plus de temps pour améliorer la qualité

Aujourd’hui, Wikipédia utilise déjà l’IA pour repérer les actes de vandalisme, prédire la lisibilité des articles ou traduire des contenus. Mais c’est la première fois que des outils d’IA sont proposés directement aux éditeurs pour les assister dans leur processus de contribution.

Ce soutien est bienvenu : face à l’explosion du contenu en ligne, les bénévoles peinent à suivre. Il y a de plus en plus d’informations à modérer, mais pas forcément plus de mains pour le faire. En leur faisant gagner du temps sur les tâches techniques, l’IA doit leur permettre de se concentrer sur l’essentiel : le débat, la vérification et la qualité du contenu.

Un contexte tendu avec l’essor de l’IA

Cette annonce intervient alors que Wikipédia subit une pression croissante… de la part des intelligences artificielles elles-mêmes. De nombreux robots aspirent chaque jour le contenu du site pour entraîner des modèles comme ChatGPT. Cela entraîne une surcharge des serveurs et une hausse de 50 % de la consommation de bande passante.

Pour limiter cet usage intensif, la fondation a récemment publié un jeu de données structuré, spécialement conçu pour former des IA sans les laisser puiser directement dans les pages destinées aux lecteurs.

Redonner envie de contribuer

Derrière cette évolution, il y a aussi un enjeu sur le long terme : relancer la participation. Depuis plusieurs années, Wikipédia peine à attirer de nouveaux contributeurs. Dans certaines langues, la communauté se réduit, les pages se figent, et les contenus vieillissent.

Les outils d’IA pourraient aider à inverser cette tendance. Par exemple, en guidant les débutants dans leurs premières modifications ou en leur proposant des suggestions de sujets à enrichir. Cela permettrait aussi de démocratiser l’accès à la contribution en rendant l’interface moins technique et plus intuitive.

Ce qui fait la force de Wikipédia, ce n’est pas la technologie, c’est la communauté. Une communauté internationale, plurilingue, attachée à des principes forts : la neutralité, la vérifiabilité, la transparence. Même si les outils évoluent, même si l’IA entre dans la boucle, cette culture ne doit pas disparaître. L’encyclopédie n’est pas un simple produit automatisé : c’est un projet humain, vivant, perfectible, mais profondément ancré dans une vision ouverte du savoir.

L’intelligence artificielle, dans cette vision, ne vient pas effacer l’humain. Elle vient le soutenir, en rendant la contribution plus accessible, en simplifiant les tâches ingrates, en ouvrant la porte à de nouveaux profils. Elle peut aider un nouveau venu à corriger une faute, proposer une source fiable, traduire un article en quelques secondes. Mais c’est toujours le contributeur qui a le dernier mot.

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