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Avant ChatGPT, Jonathan Nolan filmait déjà la vraie IA

Avant ChatGPT, Jonathan Nolan filmait déjà la vraie IA

Des années avant que l’IA ne s’impose partout, une série du jeudi soir l’avait déjà pressenti. Jonathan Nolan y dessinait, sans fanfare, le futur que nous vivons aujourd’hui.

Diffusée entre 2011 et 2016 sur CBS, « Person of Interest » n’était pas une simple série policière. À travers ses intrigues hebdomadaires, elle introduisait sans le dire un véritable tutoriel sur l’IA. La Machine, entité centrale du récit, était capable d’interpréter nos conversations et de prédire les crimes à venir. Chaque épisode mêlait enquête de terrain et réflexions profondes sur la surveillance algorithmique.

« Les éléments étaient là, si on prenait la peine de les examiner », confie aujourd’hui Jonathan Nolan. Plus qu’un thriller, c’était un avertissement discret sur notre futur technologique.

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Un héritage direct des films de Christopher Nolan

Avant Person of Interest, Jonathan Nolan avait déjà exploré les dérives de la technologie en travaillant avec son frère Christopher. Il est à l’origine des scénarios de The Dark Knight, Interstellar ou Memento. Le système de surveillance par téléphone portable dans The Dark Knight est l’un des embryons de l’idée de Person of Interest. Il transforme alors cette intuition en série pour CBS, avec un format procédural classique. Chaque semaine, un nouveau numéro s’affiche et annonce un danger imminent. Derrière cette mécanique, un milliardaire technologue tente de réparer les limites d’un système qu’il a lui-même créé.

Ce qui démarque Person of Interest, c’est la façon dont l’IA évolue au fil des saisons. D’abord froide et mystérieuse, La Machine devient sensible, presque touchante, jusqu’à susciter l’empathie. Dans le final, l’un des héros se sacrifie pour la sauver. Cette transformation n’est pas gratuite : elle explore les conséquences morales d’une IA qui acquiert une forme de conscience.

Nolan affirme avoir été influencé par les pionniers de l’IA, comme Elon Musk ou les créateurs de DeepMind. Il combine expertise scientifique et storytelling pour déployer une réflexion rarement vue dans une série de prime time.

Westworld : le prolongement philosophique et brutal

Avec Westworld, diffusée en 2016, Nolan passe à l’étape suivante : celle des machines conscientes. Inspirée du film de 1973, la série se déroule dans un parc où les robots vivent des boucles répétées de violence. Mais à mesure que leurs souvenirs émergent, les hôtes deviennent plus que des objets narratifs. « Les rêveries », ces flashs du passé, deviennent une passerelle vers la conscience.

Nolan admet que plusieurs chercheurs en IA s’inspirent désormais de ces mécanismes narratifs. Il reçoit même des messages de professionnels du secteur, certains évoquent l’utilisation directe de ces concepts dans leurs laboratoires.

Avant ChatGPT, Jonathan Nolan filmait déjà la vraie IA

Jonathan Nolan, l’écrivain qui ne veut pas d’IA pour écrire

Interrogé sur l’utilisation de l’IA dans son propre travail, Jonathan Nolan est catégorique : c’est une ligne rouge. « C’est franchir le Rubicon », déclare-t-il. Pour lui, la création artistique repose sur une intention humaine, sur le doute, sur l’émotion. Il s’inquiète moins de la robotisation que de la manipulation de masse via les réseaux sociaux.

Lors du festival de Sundance 2024, il affirme : « Je n’ai pas peur des robots. J’ai peur de ce que les humains vont faire avec eux. » Ce regard lucide, parfois inconfortable, fait de lui l’un des conteurs les plus pertinents de notre époque numérique.

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