Pendant des années, retirer un instrument d’un morceau relevait de l’impossible. Les musiciens cherchaient désespérément des versions sans batterie ou sans voix pour s’entraîner. Mais ces enregistrements étaient rares et souvent limités aux titres les plus populaires.
Aujourd’hui, grâce à l’IA, ce rêve devient réalité. Des outils comme Moises permettent de retirer chaque instrument d’un morceau et d’isoler des pistes spécifiques. « Si seulement j’avais eu ça à l’époque, j’aurais passé des heures à jouer avec mes groupes préférés », confie un musicien amateur.
Moises est le fruit du travail de Geraldo Ramos, un développeur brésilien passionné de musique. Dès les débuts, l’engouement est immédiat. En une semaine, plus de 50 000 utilisateurs s’inscrivent pour tester l’application.
« J’ai toujours eu deux passions : la musique et la technologie. Moises est la fusion des deux », explique Ramos. Inspiré par Spleeter, un modèle open-source conçu par Deezer, il l’a optimisé pour en faire un outil accessible aux musiciens. Aujourd’hui, la plateforme compte 50 millions d’utilisateurs.
L’IA analyse des milliers de morceaux pour apprendre à distinguer les fréquences uniques de chaque instrument. Une fois isolé, le son est reconstruit pour éviter les coupures.
Le batteur Jorge Garrido, alias El Estepario Siberiano, utilise Moises pour perfectionner son jeu. « Je peux enfin jouer sur n’importe quel titre, comme si j’étais dans le groupe », se réjouit-il. Sa communauté de 4,5 millions d’abonnés sur YouTube profite de ses performances grâce à cette technologie.
Les fonctionnalités ne s’arrêtent pas là. Moises ajoute un métronome adaptatif, détecte automatiquement les accords de guitare et promet bientôt un outil de composition générative.
Un bouleversement qui inquiète l’industrie musicale
Si cette avancée facilite la vie des musiciens, elle soulève des questions. L’industrie musicale redoute une utilisation abusive des morceaux protégés par le droit d’auteur.
L’année dernière, plusieurs maisons de disques ont attaqué Suno AI et Udio, des plateformes d’IA générative, pour violation massive du copyright. Certaines entreprises affirment respecter l’usage équitable, mais la ligne entre inspiration et copie reste floue.
L’artiste britannique Gary Numan se dit « fasciné et horrifié ». Pour lui, les stars IA pourraient remplacer les artistes humains. « Nous irons voir des concerts où des avatars numériques domineront la scène », prédit-il.

Un outil, pas un remplaçant
D’autres experts, comme Austin Milne du London College of Contemporary Music, relativisent ces craintes. « Chaque révolution technologique a suscité des peurs. Pourtant, la musique n’a jamais disparu », rappelle-t-il. Tout dépend de l’usage. Certains outils, comme Moises, accélèrent le travail des musiciens sans dénaturer leur rôle. « L’IA doit servir la créativité, pas la remplacer », conclut Ramos.
J’ai testé Moises et je dois avouer que l’expérience est bluffante. En quelques clics, j’ai pu retirer la batterie d’un morceau légendaire et prendre la place de mon batteur préféré. L’isolement des instruments est fluide et l’application permet même d’ajuster le tempo pour mieux s’entraîner.
Si vous avez toujours rêvé de jouer avec vos idoles, vous devez absolument essayer Moises. L’application vous place au cœur du morceau, comme si vous faisiez partie du groupe. Que vous soyez batteur, guitariste ou chanteur, elle vous offre une liberté musicale inédite. Alors, pourquoi ne pas tenter l’expérience et voir jusqu’où votre talent peut vous emmener ?
- Partager l'article :